Le temps des fêtes est arrivé : j’en suis à ma troisième sortie en deux jours. Autour d’un bon rôti de bœuf avec mes amis républicains ou à la célébration du rituel de Hanoucca avec un autre groupe d’amis majoritairement démocrates, les discussions vont bon train. La prochaine élection est anticipée avec beaucoup de fébrilité. « Enfin », me dit-on, « c’est notre chance de voter pour un changement ». On dit que la majorité des Américains commencent à peine à porter une attention à la campagne électorale. Pourtant, mes amis s’y intéressent depuis des mois. Il est vrai qu’Oprah aura certainement eu l’avantage d’éveiller ceux qui se protégeaient contre le bombardement politique de la dernière année, mais pour mes amis, Oprah ou pas, le moment est venu pour les Américains de se réveiller. Autour de bonnes bouteilles, les conversations sont animées et en disent long.
Élizabeth l’infirmière se plaint de son assurance santé et du fait que sa prime vient d’augmenter de 30%. Ironique tout de même ! Rodger interrompt en disant que celle de sa compagnie a été majorée de 50%. « Scandale! » s’exclame-ont autour de la table. Voilà ma chance. Je pose ma question. Quel candidat présente le meilleur programme en santé d’après-vous ? Sans attendre, les langues se délient. « Les démocrates promettent tous plus ou moins la même chose et parlent d’un accès universel aux soins de santé», de dire Paméla, ingénieure. « C’est bien » dit-on, parce qu’il est vrai que 47 millions d’Américains n’ont pas d’assurance santé. C’est plus que la population du Canada ! Mais, ce n’est pas ce qui importe à mes amis qui sont issus de la classe moyenne. C’est le prix des primes qui est devenu hors de contrôle. « Les compagnies d’assurances doivent être stoppé au plus vite, sinon plus personne ne sera en mesure de payer les primes mensuelles », ajoute Chuck, le scientifique. Mais à quel prix ! Parlant du Canada, mes amis craignent que la solution passe par une augmentation de taxes et cela ne fait sourire personne. Les Américains aiment bien garder le contrôle de leur portefeuille et ils sont inquiets à l’idée d’une ingérence plus grande du gouvernement. J’entends presque le discours républicain, mais en fait non. Les gens autour de la table considèrent que ces derniers ne sont pas suffisamment préoccupés par cet enjeu et ils s’entendent presque tous pour dire qu’Hillary présente le meilleur programme. Elle propose de neutraliser les coûts additionnels en éliminant la coupure de taxes que Bush a autorisée à ceux qui gagnent $250,000.00 et plus.
Ce qui rend la question encore plus urgente pour plusieurs citoyens américains, c’est que l’économie est au ralenti. Le prix des maisons a diminué et elles sont vendues à perte, le prix de l’essence est trop élevé et les citoyens sont deux fois plus endettés qu’il y a 20 ans. Bref, ajouter à cela une augmentation de l’assurance santé et rien ne va plus. La guerre en Iraq a, entre autres, endetté le pays comme jamais et le gouvernement n’est plus en mesure d’aller puiser l’argent nul part. Certains économistes entrevoient une récession, d’autres un sérieux avertissement de problèmes à venir. On suggère aux gens d’éviter les dépenses et de gérer un budget serré.
Alors, comment mes amis peuvent-ils être si stimulés quand ils auraient toutes les raisons du monde d’être déprimés. La perspective de l’élection leur permet de croire qu’ils pourront voter pour un changement, un grand changement. Même ceux qui sont d’allégeance républicaine admettent que le Président Bush est un désastre et que ses politiques ont été une catastrophe pour le pays. Ils n’iront pas jusqu’à voter pour un démocrate, mais ils sont convaincus que le prochain résidant à la Maison Blanche sera un démocrate.
Catherine C
Wednesday, December 12, 2007
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1 comment:
Thank's good comment
PJC
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