Il est difficile de croire qu'en 2008, nous en soyions encore à "des premières" quant à l'accession de femmes à des postes importants. Nous nous sommes réjouis de la nomination de Nancy Pelosi aux États-Unis à titre de première femme Présidente de la Chambre des représentants l'an dernier. Ou encore, à la récente nomination de la chef d'orchestre Marin Alsop, première femme à la tête d'un orchestre d'envergure aux États-Unis, celui de Baltimore.
Il y a de quoi se réjouir, mais en même temps, il y a de quoi s'inquiéter. Comment se fait-il que l'avancement des femmes ne soit pas plus marquant. Aux États-Unis, on se pose encore la question à savoir si la population est prête à élire une première femme à la tête du pays. Pourtant, Hillary Clinton ne serait pas la première femme chef d'État dans le monde. Mais ce grand pays reste traditionnel et quoiqu'on en dise ou en pense, plusieurs Américains sont encore bien réticents à l'idée qu'une femme puisse les diriger.
On a longtemps ridiculisé ses nombreuses coupes de cheveux et on lui a reproché de prendre trop de place à la Maison Blanche lorsqu'elle était la femme du Président. Aujourd'hui Hillary Clinton prend la place qu'elle mérite. Il ne fait aucun doute que cette femme est brillante. On peut lui reprocher d'avoir voté en faveur de la loi qui a propulsé les États-Unis dans une guerre avec l'Iraq sans avoir lu le texte de loi. Un reproche à juste titre. Comment quelqu'un qui a à coeur les intérêts du pays, et sur un enjeu aux conséquences majeures, n'a-t-elle pas cru important de prendre une décision éclairée? Difficile à croire et presqu'impardonnable. Mais elle n'a pas été la seule. De fait, seulement une poignée de Sénateurs ont pris le temps de passer à travers les centaines de pages de documents avant de voter.
On peut lui reprocher d'être froide, de ne pas savoir établir de réels contacts avec les gens, de montrer peu d'émotions. C'est souvent vrai. Mais aucun des autres candidats à la Présidence n'est parfait. Ils se sont tous contredits à un moment ou à un autre, ou on voté du mauvais côté d'une mesure controversée. Hillary Clinton est la candidate la plus scrutée à la loupe et toutes les critiques sont bonnes, même concernant sa garde-robe. Ce n'est pas nouveau vous me direz. On a qu'à se rappeler les nombreux commentaires sur le tailleur rose de Kim Campbell en 1993. Mais encore aujourd'hui, aucun homme candidat n'est sujet à autant d'analyses.
On ne se suprendra donc pas si malgré le fait que les femmes composent plus de la moitié de la population américaine, seulement une seule d'entre elles a eu le courage de se présenter comme candidate à la Présidence des États-Unis.
Pourtant avec le choix de Geraldine Ferraro comme vice-Présidente au côté de Walter Mondale, on avait proclamé que 1984 serait l'année de la Femme. Mondale n'a pas été élu et il faudra attendre presque 25 ans avant qu'une autre femme monte l'échelon jusqu'au niveau de la Présidence.
Pire encore, lorsque l'on regarde les statistiques, le nombre de femmes qui sont aujourd'hui députées ou sénatrices dans les législatures américaines, est décevant. Dans l'ensemble du pays, seulement 23.5% des femmes comblent ces postes. Le Vermont, le New Hampshire et le Colorado sont en tête avec 35% de femmes sénatrices ou députées à la Chambre des représentants. C'est en Caroline du Sud que les femmes sont les moins présentent avec un taux de 8.8 pourcent.
L'année 2008 est donc supposée être celle de la femme aux États-Unis. Les démocrates ont choisi une femme pour diriger le Congrès Démocrate à la chefferie et on compte raviver le vote des femmes; vote qui a été déterminant en 2004 et qui a permis à Georges W. Bush de battre John Kerry et de conserver la Maison Blanche. En revanche, le vote des femmes a aussi permis l'election de nombreux députés et Sénateurs démocrates en 2006.
Est-ce que 2008 sera l'année d'Hillary Clinton? Sur la scène nationale, 40% des femmes américaines appuient sa candidature contre celle de Barak Obama. Mais selon les récents sondages, le vent tourne à la faveur de son principal concurrent et les dernières données en Iowa indiquent que les femmes pourraient favoriser Obama. Cette perte de popularité arrive à un mauvais moment pour Clinton qui se trouve sur une pente glissante depuis une couple de semaines. Entre les déclarations de Bill son mari, sur son opposition à la guerre en Iraq depuis le début (ce qui est contraire à Hillary), à la nervosité que l'on sent dans le camp Clinton, aux attaques négatives contre Obama, Hillary Clinton est vulnérable. Cela dit, elle a toute une organisation, de l'argent et une détermination ferme de remporter la course à la chefferie.
La première étape est de gagner la nomination de son parti. Tout le monde semble croire que c'est déjà mission accomplie. Charlie Cook du réputé "Cook Report" prédit encore qu'elle l'emportera avec 85% des voix. Je ne suis pas aussi optimiste que Cook pour trois raisons. D'abord, par ses récents cafouillages, Hillary Clinton vient de prouver qu'elle n'est plus la candidate incontournable. Puis, plusieurs américains ne l'aiment tout simplement pas. Son taux d'impopularité est très élevé. Et bien que les américains prétendent être prêt à élire un noir ou une femme, à la question quel est le plus gros handicap d'Obama et de Clinton, la réponse est: le fait qu'il soit noir et qu'elle soit une femme.
Chose certaine, Hillary Clinton ne devrait pas avoir à porter tout le poids de l'avancement des femmes en politique. Déjà, elle aura apporté une immense contribution par sa présence, sa compétence et sa persévérence. Il faut seulement plus d'Hillary Clinton, de Marin Alsop, et de Nancy Pelosi pour ne nommer que celles-là.
Catherine C
Tuesday, December 4, 2007
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1 comment:
L'Administration Bush est absolument incompréhensible... j'espère qu'un jour quelqu'un fera la lumière là-dessus... trouvera le moyen de décortiquer toute cette énigme... Irak-pétrole, non armes de destruction massive??? ; Iran-programme nucléaire... non, abandonné depuis 3 ans ??? : Ouragans - On va vous aider... - mais qui et quand ? Et j'en passe... Il y a certainement quelqu'un au sein de l'administration qui connaît tous les vrais motifs de ces décisions ? Aura-t-il le courage un jour !
Enfin, comme la mort de Kennedy, il en reste toujours des mystères.
Gérard J.
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