Un récent sondage parrainé par le Wall Street Journal et NBC News révélait qu’entre 20 et 28 pourcent des partisans démocrates voteraient pour John McCain si leur candidate Hillary Clinton ou leur candidat Barack Obama ne remportait pas la nomination du parti démocrate.
En parlant à nouveau aux gens que j’ai rencontrés à travers le pays depuis le début de cette campagne, je ne reçois pas le même son de cloche. Joanne de San Francisco me dit que si Hillary ne l’emporte pas, elle n’hésitera pas à voter pour Obama. Mêmes réactions de Greg qui habite Evergreen au Colorado ou Sylvio résident de Manchester au New Hampshire ou encore de Cathy, ma coiffeuse. « Choisir John McCain serait une erreur car nous ne ferions que légitimer les années Bush et prolonger des politiques qui se sont avérées catastrophiques pour le pays. C’est tout simplement impensable ».
Par contre, ce qui n’est pas impensable, c’est que certains citoyens démocrates soient suffisamment déçus, particulièrement les partisans d’Obama, pour choisir de rester à la maison le jour du vote. Pour certains d’entre eux, Hillary Clinton est aussi une prolongation de Georges W. Bush, non dans ses politiques, mais dans son approche manipulatrice et dans son manque de transparence. Nous n’avons qu’à penser à la campagne négative qu’elle continue de mener. Encore cette semaine, elle ramenait la question raciale sur le tapis en rappelant les propos incendaires tenus par le pasteur d’Obama, le Révérend Wright, contre le pays et les Blancs. Ou encore à ses fausses déclarations concernant un voyage en Bosnie avec sa fille au cours duquel elle aurait été forcée de prendre refuge pour éviter les feux d’artilleries. La vidéo de ce voyage montre pourtant une situation bien différente. Mme Clinton a été accueillie dans une atmosphère très calme par une jeune fille de huit ans qui lui a même lu un poème. Cette fausse déclaration que certains qualifient de mensonge pur et simple, montre encore une fois l’esprit calculateur de Mme Clinton qui semble prête à tout, même à déformer la vérité.
Nicole, ancienne collaboratrice de Mme Clinton et maintenant professeure à Baltimore, concède que ce sera difficile si Hillary devient la représentante démocrate. « Je suis tellement déçue de son attitude, que je ne pourrais pas me convaincre de voter pour elle. Je préfère rester chez-moi. » Affirmation à laquelle j'ajoute: « Et même si cela signifie qu’un autre républicain s’empare de la Maison Blanche pour les quatre prochaines années ? » « Oui », me répond-t-elle. « Je travaillerai pour Obama en 2012 ». Et son mari Scott pense la même chose.
J’ai bien de la difficulté à croire qu’après les années de Georges W. Bush, les démocrates décideront de passer leur tour. Même si certaines des politiques de John McCain sont plus centristes, ses priorités vont à l’encontre de celles des électeurs démocrates et de la majorité des indépendants. Des deux enjeux les plus importants, la crise économique et celle en Iraq, il admet s’y connaître peu en matière économique et propose de prolonger l’implication américaine en Iraq, où là aussi, la crise ne fera qu’empirer. Malgré la décevante campagne d’Hillary Clinton, il n’en demeure pas moins que son programme et ses politiques sont dès plus valables. Les démocrates n’auront donc aucune excuse pour justifier une abstention de leur obligation civique.
Catherine Cano - Canovision
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1 comment:
En quoi la politique des démocrates serait-elle plus valable en politique étrangère? Retirer les troupes de l'Irak sur un coup de tête simplement pour calmer la grogne de certains Américains est pour moi une démarche purement populiste bonne a soulever les foules. D'ailleurs, il est très facile de tenir ce genre de discours lorsqu'on n'a pas encore les mains dans l'huile a moteur. Une fois en poste, on se rend compte de la complexité des dossiers et on apprend a revenir sur terre.
Honnêtement je ne vois pas ce qu'il a de bien rassurant de voir Obama promettre que s'il est élu il irait copiner avec les dictateurs du Moyen-Orient dont l'illuminé de Téhéran. Et pourquoi ne pas organiser une rencontre au sommet avec les membres du réseau Al-Queda? Pour prouver que le ridicule n'a pas de limite. Ce qui évoque l'affligeant acoquinement du britannique Chamberland et du Francis Daladier avec Hitler a Munich en 1938.
Je ne peux m'empêcher de citer Jean-Francois Revel dans son livre " Comment les démocraties finissent" : "La civilisation démocratique est la première dans l'histoire qui se donne tord, face a la puissance qui travaille a la détruire". En d'autres mots s'il existe bien une tyrannie dont l'occident n'a pas encore réussit a se débarrasser c'est bien la tyrannie de la pénitence. Dans tous les conflits qui ont opposé l'occident au totalitarisme on a vu prospérer l'industrie de la faute. Des apologistes qui aiment crier sur les toits que nos ennemis ont toujours une bonne raison pour nous en vouloir. Des démocraties qui pensent que la paix dépend de notre volonté et que les instigateurs de la guerre dont dans notre camp.
Rappelons aux démocrates que les attentats contre les ambassades des Etats-Unis en Afrique et ceux du 11 septembre ce sont produits avant la guerre en Irak. Rappelons aussi que le 11 septembre a été planifié au moment même ou Bill Clinton avait réussit a construire un climat de détente au Moyen-Orient.
Plus que jamais l'occident doit se défaire de l'industrie de la faute, une industrie qui repose sur l'idée que tout ce qui se produit de mauvais ou de violent dans le monde correspond un crime de l'occident.
Donc a mes yeux le Parti démocrate est une formation qui oscile entre les idées vaguement social-démocrate en politique intérieure et une aveuglement volontairement forcené en politique étrangère.Rien de bien rassurant.
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