Les camions satellites des réseaux de télévision sont arrivés et l’analyste vedette de CNN, Bill Schneider, se promène avec son autobus dans tout Denver. Les équipes de construction en train de transformer l’aréna de hockey de l’Avalanche se relaient jours et nuits, et les entreprises de taxi déjà en ligne à l’aéroport, salivent à la pensée de voir débarquer des milliers de visiteurs démocrates.
De l’autre côté de la ville, les réunions du comité organisateur de la convention démocrate se multiplient. En parlant à un de mes contacts responsable du déroulement des quatre jours de cette convention, j'ai senti une inquiétude. Le gouverneur, le maire et les co-présidents de campagne communiquent entre eux pratiquement à toutes les heures. Combien de partisans d’Hillary auront des enseignes, porteront des macarons de leur héroïne, scanderont son nom, et voteront – même symboliquement pour elle, se demandent-ils ? On craint que le mécontentement et les divisions au sein des troupes, donnent de l'eau au moulin aux manifestants déterminés à se faire entendre.
Ils ont des raisons de s' inquiéter. Bill Clinton a refusé de dire qu'Obama avait les aptitudes pour gouverner. Et puis Hillary n'a pas dissuadé ses troupes, qui brandissaient la menace de voter pour McCain si elle n’était pas inscrite sur le bulletin de vote au même titre que son ancien rival. Enfin, les membres du « groupe de Denver » et du groupe appelé « PUMA » (Party unity my ass) signent des pétitions, donnent des entrevues et accusent leur propre parti d’être anti-démocratique. S’agit-il d’un suicide collectif ? Est-ce que ces centaines de Démocrates préfèrent laisser le pouvoir de la Présidence au parti Républicain ?
Et si tout cela était orchestré ? Et si Hillary Clinton, dans un coup de théâtre mardi lors de son discours, s’écriait devant tous qu’elle ne souhaite plus que son nom soit sur le bulletin de vote, qu’elle et ses partisans ont accompli leur mission immortalisant ce moment historique de sa « presque » nomination ? Impossible diront les journalistes convaincus au contraire que ça va chauffer. On entend dire que la moitié de la Chambre des représentants voterait pour Hillary et les médias interviewent heure après heure des partisans de Clinton insatisfaits de la performance d’Obama depuis un mois. Le candidat semble même avoir perdu sa passion depuis son retour d’Europe.
L’équipe d’Obama, jusqu’à présent exceptionnellement brillante, aurait-elle soudainement perdue pied ? Ou s’agit-il d’une stratégie pour diminuer les attentes devenues définitivement trop hautes envers Obama? Un ami politicien me rappelait une règle importante hier. Un parti politique n’aime jamais être trop en avance dans les sondages la veille d’une campagne électorale.
Et puis, c’est l’été et il y a un mois les Américains étaient saturés de nouvelles politiques et se disaient fatigués de la trop large couverture médiatique accordée à Obama. Ils se sont donc réfugiés dans l’écoute des Jeux olympiques. Mais dimanche, ce sera la fin des compétitions et pour les Démocrates, cela signifie la fin des vacances. Est-ce que le manque de discipline et la dissidence trop évidente au sein du parti n’est qu’une tactique pour endormir John McCain et les médias? Je ne serais pas surprise d'être témoin la semaine prochaine du plus puissant des spectacles politiques ; un moment historique incomparable susceptible de faire regretter à plusieurs leurs prédictions. Chose certaine, Barack Obama n'a pas encore dit son dernier mot.
Catherine Cano - Canovision
Wednesday, August 20, 2008
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