Les pancartes roulées étaient cachées dans un coin bien gardé du Centre Pepsi, où se tiendra la convention démocrate dès lundi. Un organisateur qui ne pouvait plus attendre, montre fièrement une des affiches sur laquelle est inscrit : Obama-Biden.
Joe Biden est officiellement le choix à la vice-présidence de Barack Obama. Le message est clair : Obama avait besoin de rassurer les Américains sur son manque d’expérience en s’associant avec un des politiciens les plus respectés en matière de sécurité nationale et de politique étrangère.
Le sénateur du Delaware né en Pennsylvanie et issu d'un milieu ouvrier et catholique, est un personnage d'une grande humilité. Étudiant brillant, il a gradué en droit avec honneur - « magna cum laude » - sauf pour sa classe de français, où son talent limité pour les langues ne lui a valu qu’un faible D.
Joe Biden a la réputation d’être un homme d’action qui compte plusieurs réalisations à son actif, particulièrement à titre de président de deux comités importants au sénat: celui des affaires étrangères et celui des affaires judiciaires. Il a une connaissance intrinsèque des rouages politiques à Washington; un atout important pour la campagne d’Obama.
Élu au sénat américain à 29 ans, Joe Biden n’a jamais hésité à dire ce qu’il pense et n’est pas ce qu’on appelle un « yes man ». Candidat à la présidence à deux reprises, il a plus d’une fois déclaré que Barack Obama n’était pas prêt à être président.
Les républicains n’ont pas perdu de temps. Aux petites heures du matin, une publicité montrant ces déclarations était apportée en main propre au studio de CNN. L’attaque est faible puisqu’Obama prouve qu’il a l’intelligence de bien s’entourer. Les républicains, qui depuis des semaines positionnent leur candidat comme celui qui a le plus d’expérience, viennent de perdre un argument de taille. Joe Biden avec ses 36 ans d’expérience en politique, en a dix de plus que John McCain.
L’équipe du candidat démocrate prouve par ce choix qu’ils font une bonne lecture de l’état d’esprit des Américains. Selon les récents sondages, ces derniers souhaitent toujours un changement en profondeur à Washington, mais ils croient également que le poste de président exige une grande maturité. Biden apporte cette qualité au ticket.
Les partisans d’Hillary Clinton sont bien déçus et l’ancienne candidate elle-même ne semble pas plus heureuse. Lorsqu’on lui a demandé hier soir si elle tenait encore au poste de vice-président, elle a répondu sèchement : « je n’ai jamais dis que j’étais intéressée. » Toute une convention en perspective !
Catherine Cano- Canovision
Saturday, August 23, 2008
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