La dernière déclaration du Président sortant, Georges W. Bush, ne suffira pas à rassurer la population face à la dégringolade de l’économie. « Je ne suis pas un économiste… je suis un optimiste », a-t-il dit en conférence de presse ce matin.
Près d’un demi million d’Américains ont perdu leur emploi depuis janvier et le prix des maisons a baissé de 15%. Selon le président de la réserve fédéral, Ben Bernanke, l’économie américaine fait face à de grandes difficultés qui ne seront pas résorbées d’ici la fin de l’année. La crise immobilière, la montée des prix du pétrole - provoquant un coût élevé de l’essence et de la nourriture - et la situation précaire des marchés boursiers et des institutions financières enrichissent l’inquiétude de la majorité des économistes.
Or, l’économie est devenue la préoccupation principale des citoyens américains. L’intention de Barack Obama de mettre fin à la guerre en Iraq n’est pas étrangère aux coûts exorbitants qu'entraîne cette guerre pour le pays; coûts évalués à 10 milliards de dollars par mois selon certains estimés. John McCain quant à lui ne promet pas de ramener les troupes américaines à une date précise. De fait, il considère plutôt que le pays devra demeurer en Iraq aussi longtemps que cela sera nécessaire.
Les États-Unis risquent non seulement de continuer à payer pour la guerre en Iraq, mais le pays devra aussi se préparer à investir des sommes considérables pour la lutte contre les Talibans et Al-Quaida en Afghanistan. Les discours prononcés aujourd’hui par les deux candidats à la présidence sont clairs : Barack Obama a annoncé son projet de redéployer et d’accroître le nombre de troupes américaines en Afghanistan. Il considère que la lutte pour éliminer l’ennemi dans ce pays constituera la nouvelle priorité de son administration. John McCain commence également à reconnaître la nécessité de consolider les effectifs dans cette région.
Jusqu'à présent, les Américains sont de surprenants joueurs. Malgré leur opposition à la guerre en Iraq, la moitié de la population soutient la stratégie du candidat républicain John McCain qui consiste à ne pas retirer rapidement les troupes américaines du territoire iraquien. Étonnant vous me direz ! Mais à bien y songer, les citoyens réalisent qu’un retrait rapide semble de moins en moins probable, la crise dépassant largement l’Iraq, et que la lutte contre le terrorisme ne fait que commencer.
Son opposition à la guerre en Iraq, a permis au Sénateur Obama de gagner des points importants contre Hillary Clinton tout au long de la saison des primaires. Il reste que cet enjeu lui échappe face à un candidat qui a une longue expérience militaire. Encore aujourd’hui dans un sondage du Washington Post et du réseau ABC, 72% des Américains croient que John McCain ferait un meilleur commandant en chef. Pour freiner cette perception et récupérer l'appui du public sur sa politique étrangère, Obama se rendra en Iraq et en Afghanistan la semaine prochaine.
Les attaques fusent déjà entre les deux camps. McCain accusant Obama de déterminer sa stratégie avant même d’être allé en Iraq et en Afghanistan. Et Obama rétorquant que ce n’est pas le nombre d’étampes dans son passeport qui compte, mais son bon jugement.
Le danger d’une campagne électorale est de mettre l’emphase de la couverture médiatique sur la rhétorique plutôt que sur les faits. John McCain peut bien promettre qu’il mettra la main sur Osama Bin Laden et qu’il mettra fin à la guerre en Afghanistan. Et Obama peut toujours prétendre que les troupes américaines seront de retour d’Iraq d’ici 16 mois. Les Américains se retrouvent prisonniers dans un coûteux bourbier, peu importe qui sera le prochain Président des États-Unis.
Si la crise économique s'aggrave déjà, les ramifications de la guerre en Iraq ne laissent rien présager de bon. Le pays n'a pas les moyens de s'endetter davantage. Tout comme W. Bush, je ne suis pas économiste, mais contrairement au Président, je suis loin d'être optimiste.
Catherine Cano- Canovision
Tuesday, July 15, 2008
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