Atlanta, Georgia
Au quartier général des « Young Democrats for America », des dizaines de jeunes bénévoles sont à l’œuvre. Ils sont à organiser des petites assemblées de cuisine mieux connues sous le nom de « house Parties » où un (e) jeune invite une vingtaine de personnes à discuter de leurs préoccupations et de l’avenir du pays. Au loin, on entend la chanson « don’t stop thinking about tomorrow », de Fleetwood Mac.
Les primaires et les caucus qui se sont tenus dans les cinquante États américains ont enregistré des taux record de participation pour les jeunes de 30 ans et moins. Au total, cinquante millions d’entre eux seront en droit de voter aux élections de novembre. Encouragés par ces données, les jeunes ont pris d’assaut l’Internet et lancent des invitations à des pique-niques et des concerts dans les parcs. Ils créés des sessions de discussions appelées les « méga-meetings » sur Facebook et My Space. Ils se fabriquent même des personnages dans « Second life » pour s’assurer de ratisser le plus largement possible.
Dans moins de trois mois, Mijha se marie. Cette jeune noire américaine est avocate et présidente de l’organisation des jeunes démocrates d’Atlanta. Originaire de New York, elle a décidé de s’installer dans l’état républicain de la Georgie, parce qu’être démocrate à New York était trop facile. Mijha vit d’espoir pour son parti en novembre mais reste lucide. Les jeunes ont la réputation d’être apathiques et de ne pas se présenter aux urnes le jour du vote. «Mais cette fois, nous n’avons aucune excuse de manquer à notre devoir de citoyen. There is simply too much at stake, » me dit-elle avec détermination.
La situation économique des jeunes sera moins reluisante que celle de leurs parents. Avec un pays dont l’endettement est incommensurable, ils ne s’attendent pas à récolter des pensions de vieillesse et savent que les coûts de la santé augmenteront. Déjà, la recherche d’emplois sera plus difficile pour les gradués de 2008 selon Careerbuilder.com. Seulement 58 pourcent des employeurs prévoient engager de nouveaux gradués, alors que l’an dernier,on en comptait 79 pourcent. « Aurons-nous encore un emploi le mois prochain, aurons-nous les moyens d’acheter notre première maison et d’avoir des enfants, mais surtout, avec quelles valeurs les élèverons-nous ? » se demande Mijha.
C’est cette dernière question qui pousse les jeunes à s’exprimer. Mijha considère que cette élection va permettre aux États-Unis de revenir sur la bonne voie. Elle ajoute qu’il leur faut dire au reste du monde « we are back ». Fini l’arrogance, les ultimatum et la fabrication des faits. Elle croit qu’il y a un besoin urgent pour le peuple américain de s’unir pour surmonter les immenses problèmes auxquels il fait face. « Ma génération est colourblind et a grandi dans un environnement multiculturel », déclare-t-elle. «Les années Bush nous on montré que les politiques du pour ou contre nous, ne peuvent être que néfastes pour le pays.»
Mijha se souvient de la campagne présidentielle de 1992 lorsque Bill Clinton parlait d’espoir dans ses discours. La chanson de Fleetwood Mac lui revient en tête. C’est justement en pensant à demain qu’elle et des milliers de jeunes passent l’été à faire campagne.
Catherine Cano
(*Cinquième article d'une série publiée dans la revue l'actualité - août 08)
Sunday, July 20, 2008
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