Est-ce vraiment la fin pour Hillary Clinton ? Comment, après toutes ces années de préparation, de rencontres, de discussions, de décisions et d’ambition, la nomination de son parti peut-elle lui échapper de si peu ? Est-il trop tard pour changer la tendance lourde qui favorise Barack Obama ?
D’abord il est tard, mais il n’est jamais trop tard et la partie n’est pas finie. De plus, son équipe devrait cesser d’être divisée sur la stratégie à adopter pour renverser la vapeur. Il y a une partie de son équipe qui souhaite mener une campagne négative (qui jusqu’à présent s’est avérée la pire décision) et l’autre, qui lui conseille de mettre de l’avant sa forte expérience. Mais, pourquoi ne pas l’écouter et la laisser être Hillary. Hillary la femme passionnée, convaincue, déterminée mais humaine. Hillary qui a su travailler avec des représentants du parti opposé pour défendre le droit à des soins tant pour les vétérans que pour les enfants démunis. Pourquoi ne laisse-t-elle pas tomber cette attitude presqu’arrogante s’exclamant à chaque discours qu’elle est la seule qui détient des solutions et que son adversaire est vide de substance. Le problème avec cette prémisse, c’est que c’est faux et que Mme Clinton donne l’impression d’être sur la défensive et à court d’arguments valables. Son expérience réside dans la force de son intelligence, et elle n’a pas besoin de dénigrer celui que de plus en plus d’Américains, démocrates du moins, voient comme le sauveur des États-Unis. Mais Obama concentre ses énoncés sur une vision plus large et présente moins d’éléments spécifiques que Clinton. D’une part, il propose l’établissement de plusieurs comités, ce qui indique qu’il veut s’embarquer dans un processus décisionnel plus long. D’autre part, personne n’a encore questionné les sources de financement de toutes ses promesses.
Ce soir, Hillary fera face à Barack à Austin au Texas. Elle a deux angles d’attaques possibles. Démontrer comment elle réussira à remettre l’économie sur ses railles, l’enjeu le plus important pour les Américains, et comment elle réussira à financer les programmes qu’elle suggère. Au-delà de l’économie, il y a l’Iraq et la réforme du système de santé. Elle devrait spécifier les objectifs des 100 premiers jours de son mandat comme présidente tout en se laissant une marge de manoeuvre. Quelle mette Obama au défi d’en faire autant, ne serait-ce que sur un dossier.
Le deuxième angle est simple. Elle doit montrer ses qualités de « leader », être énergique et passionnée. Cesser de présenter une image parfaite, assise trop droite et inflexible dans sa chaise, les cheveux trop bien peignés, le regard gelé. Montrer de la passion sans tomber dans l’émotion, et se montrer également heureuse et motivée par le défi qui l’attend. Enfin, l’élément le plus important est de parler aux Américains, de les inclure dans son projet, et oui, de prononcer le mot « hope » avec un sourire. Ce n’est pas du plagia, parce que la notion d’espoir appartient à tous et elle a tous les droits de se l’approprier. Et après les sept ans de l’administration Bush, que 75% des Américains considèrent comme un cauchemar, ils ont un vif besoin d’espérer que le prochain Président les en sortira.
Maintenant qu'elle a permis à tous ses conseillers, et à son mari particulièrement, de déterminer la stratégie de la campagne, Hillary Clinton doit prendre les rennes et mener sa barque seule. C’est l’atout qui lui reste et après tout, c’est elle qui est candidate à la présidence, pas les autres.
Catherine Cano-Canovision
Thursday, February 21, 2008
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