Il est grand temps que la course à l’investiture démocrate se termine. À chaque jour Hillary Clinton perd du terrain avec les électeurs démocrates, et cette pente descendante force les organisateurs de sa campagne à utiliser des arguments dangereux pour tenter de remonter à la surface; des arguments qui risquent de nuire aux chances des Démocrates de reprendre la Maison Blanche. Je m’explique.
Parlons des manœuvres afin de soulever l’ambiguité sur les origines et la religion de Barak Obama. Une photo de Barak Obama en visite officielle au Kenya – pays musulman - le montrant revêtu du costume traditionnel. Cette photo publiée dans plusieurs journaux provient du site Internet du « Drudge Report » qui prétend qu’elle lui a été refilée par la campagne de Mme Clinton. Cette dernière a répondu de façon peu convaincante qu’elle ne le croyait pas. « As far as I know, it did not come from my campaign.” L’intention est claire : faire la preuve qu’Obama embrasse une culture et une religion associée, pour plusieurs Américains, aux terroristes ennemis des États-Unis et à la tragédie du 11 septembre 2001. À cela s’ajoute la campagne sur le nom de Barak Hussein Obama. Tant les Républicains que certains Démocrates ont redoublé d’efforts et font circuler sur plusieurs sites internet son nom au complet afin de créer la méfiance sur le Sénateur de l’Illinois. Le danger de cette stratégie est qu’elle crée la confusion chez les électeurs qui sont encore ébranlés par les événements du 11 septembre et la possibilité que cela se reproduise.
Ensuite, la comparaison qu’Hillary Clinton se plaît à souligner entre Obama et le Président Bush est préoccupante. Elle répète dans tous ses discours que les États-Unis ont déjà subi l’inexpérience d’un Président et son manque d’aptitude à gérer les enjeux internationaux. « Nous avons déjà fait une grave erreur, les Américains ne doivent pas répéter la même erreur une deuxième fois, (en choisissant Obama)» Premièrement, Georges W. Bush était peu cultivé, n’étant jamais sorti du pays sauf pour se rendre au Mexique. Sa présidence s’est caractérisée par une série de mauvais jugements, une incapacité à s’entourer de bons conseillers, et par l’ensemble de ses politiques. Barak Obama n’est pas Georges Bush. Issu de deux cultures, il a vécu à l’étranger, sa position sur la guerre en Iraq a montré qu’il avait un bon jugement et plusieurs de ses politiques prouvent qu’il est réfléchi.
Comparer Obama à Bush est inexact, bien plus, cela donne une arme à John McCain et au parti républicain qui n’hésiteront pas à jouer sur l’écart d’expérience qui existe entre le candidat démocrate et le républicain. Après tout, les Américains admirent McCain et lui reconnaissent une grande expérience des enjeux internationaux. 56% des citoyens considérant qu’il est le mieux placé pour gérer d’éventuelles crises.
Or, il est grand temps que la course se termine car à défaut d’arguments valables, la campagne de Clinton ne fait que nuire aux chances des Démocrates. Barak Obama a suffisamment d’obstacles devant lui, dont celui d’être Noir. Semer le doute sur sa capacité d’être Président en s’appuyant sur de fausses prémisses ne peut se faire qu’au détriment des Démocrates. Clinton aura donné le plan de match aux Républicains, sans que ces derniers portent l’odieux de cette stratégie.
Catherine Cano-Canovision
Wednesday, February 27, 2008
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