Tuesday, May 27, 2008

Pour le bien du parti

Rien ne va plus ! La course à l'investiture démocrate tourne au vinaigre. Si vous écoutez le réseau Fox News, Barack Obama refuse de reconnaître le droit de vote des démocrates des États de la Floride et du Michigan. Si vous écoutez MSNBC, le réseau d’information continue de la chaîne NBC, Hillary Clinton est allée trop loin en invoquant l’assassinat de Robert Kennedy pour justifier sa continuité dans la course.

Même si ces propos sont tordus, l’extrapolation vient d’une confusion créée par les candidats eux-mêmes. Parlons d’abord des votes de deux États clefs pour l’élection de novembre. Les votes de la Floride et du Michigan ont été disqualifiés parce que les partis démocrates de ces États ont refusé de suivre les règles du parti national en tenant leurs primaires en janvier. Mme Clinton et M. Obama étaient en accord avec la décision du parti national et ont accepté de ne pas y faire campagne .

Ce samedi, le parti démocrate devra résoudre le dilemme puisque, après tout, il est impensable de ne pas permettre une représentation raisonnable de ces deux importants États. Hillary Clinton défend corps et âme les droits de ces électeurs et voudrait que le vote de janvier qui la favorisait, compte. Bien sûr, il s’agit pour elle d’une dernière possibilité de se rapprocher de Barack Obama, elle qui a besoin de chaque vote. Quant à lui, Obama tient à respecter les règles du parti mais également conscient que ce dernier ne peut s’aliéner ces citoyens démocrates, a signalé qu’il fallait trouver une solution. La réalité est que son équipe semble faire peu d’efforts en ce sens et qu’au contraire, elle tente de réduire les délégations de ces États. Malgré qu’il ait raison sur le fond et qu’il risque de sacrifier un peu de terrain à Mme Clinton, Obama commet une erreur en accordant trop d'importance à ce que plusieurs considèrent une dispute de procédures. Il doit clarifier sa position, prendre le leadership de ce conflit et tout au moins crier haut et fort l’importance de la présence de ces délégués à la Convention.

En ce qui concerne Hillary Clinton, elle était pâle et ébranlée vendredi en fin de journée lorsqu’elle s’est adressée aux médias pour s’excuser d’avoir fait référence à l’assassinat de Robert Kennedy. On voyait dans ses yeux son malaise face à cette déclaration inappropriée. Les médias ont exagéré en lui prêtant de mauvaises intentions qui lui ferait souhaiter un malheur à son adversaire. C’est une femme trop intelligente pour se permettre, volontairement, un tel glissement. Mais elle ne cache pas qu’il faudra un miracle pour remporter la nomination, et ajoute qu'elle croit aux miracles. Pris au pied de la lettre, ce miracle pourrait être autre chose qu’une erreur majeure de M. Obama.

La campagne est trop longue d'un bon mois. Le ton devenu malsain, ne servira pas la cause du parti démocrate. La fatigue rejoint les deux candidats et les médias, plutôt que d’analyser les contenus des nombreuses politiques proposées, se morfondent à accorder une importance excessive à des erreurs de fin de parcours. Vivement le 4 juin !

Catherine Cano- Canovision

Tuesday, May 20, 2008

La nouvelle de Ted Kennedy

La nation américaine au complet a été attristée d’apprendre la mauvaise nouvelle au sujet de la santé du Sénateur Ted Kennedy. Le diagnostic d’une tumeur au cerveau inopérable, nous a tous ébranlés. Des collègues ont pleuré sur le plancher du Sénat cet après-midi. Soudainement, les réseaux qui tapissaient leurs ondes des mêmes commentaires sur la course démocrate, ont fait une longue pause.

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que Ted Kennedy, cette icône tant respectée, nous donnait une petite leçon et à sa façon, vous me direz un peu drastique, nous ramenait sur terre. La saison des primaires est interminable et il est temps que les Démocrates se branchent. Les super-délégués n’ont plus de raisons d’attendre indéfiniment pour annoncer leur couleur. Hillary Clinton et Barack Obama ont présenté leurs arguments. Et même s’il est difficile pour certains de prendre cette décision importante, une semaine ou un mois de plus ne changera rien.

Le pays est en mauvaise posture et a trop besoin d’une nouvelle direction et de solutions. Les citoyens sont inquiets et veulent savoir que fera le prochain Président des États-Unis. La campagne entre Clinton et Obama n’avance plus, et n’aide ni l’un ni l’autre des candidats. Ils sont épuisés et la fatigue risque de les inciter à faire une erreur majeure.

Cette course a pris un tel non-sens qu’en ce soir de primaires du Kentucky et de l’Oregon, nous sommes témoins d’une grande confusion. D’un côté Obama clame victoire après avoir remporté la majorité des délégués affiliés. De l’autre, Hillary Clinton déclare avoir gagné la majorité du vote populaire. Son calcul rend compte du vote en Floride et au Michigan, deux états disqualifiés pour n’avoir pas respecté les règles du parti. En réalité, le vote des super-délégués est la seule option qu’il lui reste. Mais ce vote se dirige lentement mais sûrement vers Obama et ce dernier continu d’amasser des sommes plus importantes que Clinton, avec 31 millions de dollars en avril contre 22 millions de dollars.

Ted Kennedy, un super-délégué, n’a pas attendu pour donner son appui à Barack Obama en janvier dernier. Osons espérer qu’en louant son leadership, ses collègues super-délégués en viendront à la réalisation qu’il est grand temps de mettre fin à un combat devenu contre-productif.

Catherine Cano - Canovision

Friday, May 16, 2008

Obama: un seul merci pour Bush

Un même sentiment uni la majorité des Américains : une grande déception du Président Georges W. Bush. La campagne à l’investiture démocrate nous fait oublier que M. Bush est toujours Président, responsable, « the decider », celui qui représente les États-Unis et détermine la direction que prend le pays ; du moins encore jusqu’au 20 janvier 2009.

Nous aurions pu croire qu’avec un taux d’impopularité aussi élevé, soit plus de 70%, M. Bush tenterait d’éviter la controverse, inquiet de l’héritage qu’il laisse et des chances d’un autre Républicain de lui succéder. Deux déclarations cette semaine semblent indiquer tout le contraire.

Lors d’une entrevue, un journaliste a demandé au Président pourquoi il avait cessé de jouer au golf en 2003. M. Bush a répondu que c’était par solidarité avec les Américains dont un membre de leur famille était en Iraq. « Je ne voulais pas qu’une mère qui venait de perdre son enfant, me voit sur un terrain de golf. C’est ma façon de dire que je suis avec eux, que j’ai beaucoup de considération pour leurs sacrifices.» Impressionnant, n’est-ce pas ? Il y a deux problèmes avec cette déclaration. D’abord, Bush a continué de pratiquer le golf et il aurait arrêté après s’être blessé un genou. Par ailleurs, est-ce là la seule contribution dont on doit s’attendre d’un Président qui a envoyé son pays en guerre ? Plus de 4,000 soldats sont morts et des milliers d’autres sont revenus blessés ?

C’est presqu’une insulte à notre intelligence. Je ne suis pas américaine, mais je suis aussi révoltée qu’eux. Pendant que les hôpitaux pour les vétérans sont dans des conditions lamentables, que les soldats qui reviennent amputés ne reçoivent pas les soins dont ils ont besoin et que la majorité des soldats de retour se retrouvent avec des dettes, le Président menace d’apposer son droit de véto à un projet de loi « le GI Bill » qui permettrait aux soldats d’avoir droit de s’inscrire à l’université gratuitement. La raison de ce véto est que pour payer cette mesure, une taxe devrait être imposée aux mieux nantis. Et Georges W. Bush qui se considère généreux en abandonnant ses parties de golf !

L’autre déclaration, c’est celle d’hier devant le parlement israelien, la Knesset où Bush a fait allusion dans son discours à Obama. « Certains croient que nous devrions négocier avec des terroristes et des radicaux. » Déclaration à laquelle le sénateur de l’Illinois a répondu rapidement : « Je n’ai aucune intention de négocier avec les terroristes ». Et au New York Times ce matin il ajoute: « Je rejette la prémisse voulant que de s’engager dans une stratégie appelant la diplomatie est synonyme de faiblesse et que cela signifie aussi que nous n’agirions pas agressivement contre le terrorisme. »

Les réactions n’ont pas tardé à venir. Est-ce que Bush aurait perdu la tête, faire une telle déclaration outrageuse ! Les critiques lui en veulent d’amener la bataille électorale américaine en sol étranger tandis que d’autres lui reprochent de manipuler l’information et les intentions d’Obama en radicalisant le débat. Cette déclaration n’était pas innocente, loin de là. Ce message était destiné aussi aux millions d’électeurs de la communauté juive américaine inquiète de l’approche d’Obama face à l’Iran dont le Président refuse de reconnaître le droit à Israël d’exister. Les enjeux sont complexes et Bush joue à un jeu dangereux.

Pour la plupart des Américains la « cow-boy diplomacy » a fait son temps. C’est cet héritage qui explique en grande partie l’attrait des Américains pour Barack Obama et le désir d’un changement profond. Devant autant de manque de jugement, d’insensibilité et d’incompétence, n’importe quel individu ferait meilleure figure me diriez-vous. Mais c’est justement ce que les électeurs ne veulent plus : n’importe qui. Et c’est le seul merci que les Américains et Obama pourront dire au Président. Merci de nous avoir conscientisés à l’importance de faire nos devoirs, de bien étudier les candidats et de voter en novembre.

Catherine Cano - Canovision

Tuesday, May 6, 2008

Le compte à rebours

L’atmosphère était loin d’être à la fête au centre Murat d’Indianapolis où les partisans d’Hillary Clinton étaient rassemblés pour célébrer ce que l’on espérait être une victoire imposante de la sénatrice de New york. Les primaires de l’Indiana et de la Caroline du Nord représentaient la dernière chance pour Hillary Clinton de renverser la vapeur et de reprendre le contôle de la course à l’investiture démocrate.

L’échec cuisant en Caroline du Nord et la très courte victoire en Indiana sont révélateurs. Les électeurs démocrates des deux États ont choisi le changement et rejettent l’approche électoraliste de Clinton. Ils ne l’ont pas cru, lorsqu’elle a proposé d’éliminer la taxe sur l’essence pendant les vacances de l’été. Deux tiers d’entre eux ont parlé d’opportunisme politique. Par ailleurs, l’insistance de la campagne Clinton et des médias sur la controverse du Révérand Wright, l’ancien pasteur d’Obama, a eu un effet boomerang et encore là, le deux tiers des Américains ont jugé que le jeune candidat avait bien géré cette crise.

Il reste deux options à Hillary Clinton : qu’il tombe une tuile sur Barack Obama ou que ce dernier fasse une erreur majeure. En politique, rien n’est impossible, mais les chances que cela se produisent rétrécissent. Le 3 juin se tiendront les deux dernières primaires au Montana et au Dakota du Sud. Il reste donc un mois de campagne avant que le sort du gagnant soit entre les mains des 250 délégués qui ne se sont pas encore prononcés.

Mais nous n’aurons pas à attendre si longtemps. Les derniers résultats donneront des munitions suffisantes à plusieurs des indécis et le camp d’Obama recevra de nouveaux appuis dans les prochains jours. Howard Dean, le président du parti Démocrate, l’a encore répété ce soir. Pas question d’attendre à la convention de Denver pour déterminer qui l’emportera. Il veut une décision d’ici le premier juillet au plus tard.

Déjà mardi soir, Barack Obama entreprenait sa danse de séduction envoyant un message très clair à Hillary que le combat s’achève, il est temps d’unir nos forces. Ce n’est qu’une question de temps avant que la candidate accepte son invitation.

Catherine Cano - Canovision

Obama en danger ?

Indianapolis, la capitale de l’Indiana ne ressemble absolument pas à Philadelphie sauf pour une chose : on aime beaucoup Hillary Clinton. Une ville plutôt terne, où on retrouve une série de Steak house, de brasseries, même des salons de barbiers et où les policiers patrouillent encore à cheval.

Tout le monde possède une automobile me dit-on. La plupart des habitants de l’Indiana font de longues distances pour se rendre à leur lieu de travail. Vous ne serez donc pas surpris de lire que la proposition de Mme Clinton d’éliminer la taxe sur l’essence pendant l’été est très bien reçue ici. George rencontré à l’entrée d’un centre d’achat n’hésite pas : « Peut-être que c’est un bonbon électoral, mais je sauverais 30 dollars par mois. Trente dollars c’est mieux que rien», me dit-il.

Les "Indianois" aiment beaucoup l’esprit battailleur de Clinton et ils ont la nette impression plus que jamais, qu’elle saura bien les défendre. Cela dit, on admet facilement qu’Obama a bien raison de dire que cette mesure ne résoudra pas le problème à long terme de la montée des prix de l'essence. Sauf que pour le moment, le geste symbolique risque d'être bien bénéfique pour Hillary.

Et puis, la candidate pourra ici aussi compter sur le soutien des femmes qui semblent s’être donné le mot. Yolanda et Sue dans leur cinquantaine me disent fièrement avoir voté pour Hillary ce matin. Et leur raison est simple : le temps est venu pour une femme de prendre le pouvoir.

Après un mois sur la défensive, Barack Obama n’a jamais été aussi vulnérable. Si Hillary remportait haut la main l’état de l’Indiana et lui menait une lutte serrée en Caroline du Nord, Obama serait en sérieux danger. Après tout, l’objectif d’Hillary n’est pas de remporter plus de délégués affiliés à ce stade-ci, mais de resserrer l’étau du vote populaire. Si elle rejoint petit à petit Obama à ce niveau, le dilemme des super-délégués serait d’autant plus grand et le choix vers Obama beaucoup moins clair.

Des primaires véritablement cruciales, cette fois pour les deux candidats.

Catherine Cano- Canovision

Sunday, May 4, 2008

Le vrai test de l'Indiana

Je suis la politique américaine de très près depuis 20 ans et cette semaine je parcourrai mon 39e État, celui de l’Indiana où se tient une autre importante primaire de cette course au leadership démocrate. Depuis le début de cette campagne, une chose est claire. Le sentiment anti-Bush est réel et le raz le bol de la population est palpable, démocrates et républicains confondus. La présidence Bush est un échec presque sur toute la ligne et cet échec se manifeste à deux niveaux.

D’abord, le style de Georges W. Bush qui en révolte plusieurs, en est un de confrontation, cherchant à diviser pour mieux régner, et dont la fin justifie les moyens. On se rappellera de cette fameuse phrase : « You are with us or against us » lancée à ceux dont le patriotisme était mis en doute parce qu’ils osaient poser des questions sur les multiples pouvoirs que l’administration Bush s’était donnés suite aux attaques du 11 septembre 2001. On se rappellera aussi les 900 quelques fausses déclarations émises par le Président et ses acolytes - les Cheney, Rice, Rumsfeld et autres - concernant les raisons de l’invasion de l’Iraq comme celle voulant que Saddam Hussein fabrique des armes de destruction massive. Les Américains vivent sous un régime de peur depuis sept ans et ont été témoin du déclin d’un empire qui s’est isolé sous le regard choqué de la communauté internationale.

Les citoyens américains en sont venus à la conclusion qu’un changement profond s’impose à la tête du pays. Ce désir de changement, je l’ai ressenti en Iowa, dès le début de la saison des caucus et des primaires. Je n’avais jamais vu tant de jeunes se mobiliser pour une élection, eux dont l’apathie est notoire. Ce mouvement de nouveaux venus au processus électoral a aussi atteint des moins jeunes qui voteront pour la première fois. On parle d'un taux record de participation, doublant, triplant et même quadruplant par endroit. Ce phénomène est dû en grande partie à la candidature de Barack Obama qui incarne cette nouvelle vision : une transformation de l’approche politique à Washington.

Le second niveau de l’échec du Président Bush se traduit par l’héritage catastrophique qu’il laissera derrière lui : soit la guerre en Iraq et l’endettement économique du pays d’autant plus critique que ce dernier est en récession. Plus la crise économique s’enlise, plus les électeurs, en quête de stabilité et inquiets de leur situation financière, favorisent l’expérience et la co-présidence d’Hillary et Bill Clinton.

Or, la primaire qui a lieu mardi en Indiana est un véritable test pour les Démocrates de cet État puisqu’elle déterminera jusqu’où ils sont prêts à en finir avec les vielles façons de faire de la politique. Deux enjeux ont dominé la dernière semaine de campagne. La sortie du Révérend Wright et la proposition de Clinton d’éliminer la taxe sur l’essence pendant les vacances d’été.

Au sujet de la controverse entourant le Révérend Wright, Obama a été accusé par Clinton, les médias et les républicains d’avoir manqué de jugement et de ne pas avoir condamné son pasteur plus rapidement et de façon plus tranchée. L'approche d'Obama n'est pas habituelle. Il a tenté par tous les moyens de ne pas radicaliser le débat et de ne pas créer plus de hargne et de haine avec son discours éloquent sur la fragilité de la question raciale. N'est-ce pas là ce que les Américains souhaitent ? Par ailleurs, y aurait-t-il deux poids deux mesures, se demande le chroniqueur du Newyork Times Frank Rich. Pourquoi les propos tout aussi incendiaires du pasteur John Hagee, qui appui publiquement le candidat républicain John McCain, n’ont-ils pas été davantage dénoncés. Le Révérend Hagee a pratiquement associé l’église romaine à Hitler et a déclaré que Dieu avait puni la Nouvelle Orléans pour ses péchés, particulièrement les homosexuels, en déferlant l’ouragan Katrina ? Pourquoi John McCain est-il épargné par les propos de son autre ami Jerry Falwell qui a mis le blâme des attaques du 11 septembre sur les féministes et les homosexuels ?

Quant à la proposition d’Hillary Clinton de mettre fin à la taxe sur l’essence pendant l’été, les Américains doivent décider s’ils acceptent bonnement ce bonbon électoral ou s’ils répudient ce geste qualifié par plusieurs, de manipulateur. Une centaine d’économistes ont rejeté l' idée de Mme Clinton stipulant que dans les faits, cette mesure ne réduirait pas les prix de l’essence. Si la taxe est retirée, la demande augmentera et par conséquent le prix à la pompe également. Les compagnies pétrolières profiteraient de ces nouveaux revenus tandis que l’argent perdu de la taxe conduirait à une perte de 9 milliards; sommes qui serviraient à réparer les routes. Pour toutes ces raisons, le jeune sénateur de l’Illinois s’oppose à l’idée d’éliminer la taxe mais suggère plutôt une révision de la politique énergétique.

Une fois de plus, l’approche d’Obama n’est pas populaire, mais elle est réaliste et honnête. Est-ce que les électeurs démocrates de l’Indiana reconnaîtront que même les années d'expérience de Clinton ne servent pas nécessairement leurs intérêts et que la sagesse d’Obama vaut la peine qu'il reçoive une deuxième chance ? Un défi extrêmement important dont les répercussions dépasseront largement ce petit État de l’Amérique profonde.

Catherine Cano - Canovision

Thursday, May 1, 2008

Liaison dangereuse ?

(English text below)

Depuis une semaine je me demande quoi penser de la tendance qui se dessine dans la course à l’investiture démocrate. Après une série de faux pas, Barack Obama doit encaisser le pire des coups provenant d’un membre de sa propre communauté, d’un ami de vingt ans, celui qui l’a marié et a baptisé ses enfants, le Révérend Wright. Certains analystes parlent de sabotage du pasteur, d’autres de mauvais jugement de la part d’Obama.

Jusqu’à quel point, ce dernier est-il responsable des propos outrageux d’un homme dont il a rejeté le discours ? On accuse le sénateur de l’Illinois de naïveté pour avoir fait confiance et donné une autre chance à un icône de l’Église Noire. Obama pratiquera-t-il la même naïveté lorsqu’il parlera d’un dirigeant controversé tel le Président de l’Iran, se demande-t-on dans les cercles journalistiques.

Sur les balcons des partisans démocrates, on note la confusion. Hillary Clinton n’a pas gagné davantage en popularité, mais c’est son rival qui est tombé de son piédestal. Il ne faut pas se surprendre, il fallait bien que cela se produise après plus d’un an de campagne.

Le constant battage médiatique perpétue la perception que rien ne va plus dans la campagne d’Obama. Mais attention, même si la mémoire des électeurs semble avoir effacé les erreurs d’Hillary Clinton, la sortie du Révérend Wright donnera peut-être à Obama sa deuxième chance en enlevant des armes à Clinton et aux Républicains. Il serait injuste désormais d’utiliser les vidéoclips montrant le pasteur enragé contre l’Amérique au détriment d’Obama.

Cela dit, je ne leur donnerais pas le bon Dieu sans confession et c’est probablement ce qui explique que les super-délégués encore indécis restent bien silencieux. Pour certains le lien, même brisé, entre le candidat Noir et son pasteur aura été trop long et trop dangereux.

La partie n’est tout de même pas finie et des lueurs d’espoir pointent à l’horizon pour Obama. D'une part, cette semaine un premier grand électeur partisan d’Hillary Clinton a changé de camp pour appuyer dorénavant Barack Obama. C’est une bonne nouvelle pour le jeune candidat. D'autre part, Hillary continue de faire aussi des erreurs. Voulant montrer qu’elle comprenait les difficultés de la classe moyenne, elle s’est rendue hier dans une station d’essence. Malheureusement pour elle, lorsqu’on lui a demandé de mettre de l’essence dans une automobile, elle en a été incapable. Son explication : « j’ai des chauffeurs depuis tellement longtemps, que je ne sais plus comment m’y prendre ».

Comme on dit dans le métier, un « photo-up » bien manqué.


Dangerous liaison?

For a week I have been trying to figure out what the slippery road Barack Obama is on really mean for the Democratic race. After Senator Obama’s series of “faux pas”, he now has to dock the worst shot thrown at him by one of his own, a friend, a man that married him and baptized his children, Pastor Wright. Some analysts say that it is pure and simple sabotage from the Pastor, other talk about lack of judgment on the part of Obama.

To what extend is he responsible for outrageous statements made by someone else, statements that he has denounced. He is accused of being naïve in giving his trust and a second chance to an important icon of the Black Church. Will he show the same naivety when he will talk about controversial leaders such as the President of Iran?

Democrats are presently confused. Hillary Clinton has not won more trust and deep down, people do not like her more than before, but her rival has fallen down from his pedestal. In fact, after over a year of campaign, no one should be surprise.

The constant media frenzy over the Wright issue seems to tell the story that nothing is going right in the Obama camp. The result is the long silence of the remaining undecided super delegates. For some, even if the relationship is broken, it might be too little, too late and too dangerous to risk loosing in November. Furthermore, it looks like some Democrats have erased from their memory all the mistakes made by Hillary and her team.

But, it aint over yet. First, Obama as defintively distanced himself from Wright making it more difficult for Clinton and the Republicans to attack him on this controversy. Second, a first super-delegate has officially swtiched camp yesterday which could encourage others to do the same. Third, Hillary still makes mistakes. Trying to show that she understood the pain of the middle class, she went to a gaz station to condemn the rise in prices. When asked if she could put some gaz in a car, she could not. Her answer was that she had had chauffeurs for too long, she could not remember how to use a pump. Oh, well! So much for the photo-op.

Catherine Cano - Canovision