Thursday, January 31, 2008

Most important moment of tonight's debate

The Issue: the vote to authorize the use of force in Iraq
The Question to H. Clinton: "Was it a mistake ?"
The Answer: H. Clinton explained the context at the time but did not say it was a mistake. She basically said that she had no idea that Bush would use that vote to go to war.
The reply by B. Obama: acknowledging that H. Clinton had a lot of experience, he also said that the vote was clearly about giving the authorization to Bush to go to war. And then he added that the next President: " Need to be right on day one" - a reference to Clinton's line about being ready on day one.
Bottom Line: There are many nuances lost in that debate which would make one understand Clinton's vote. For most Americans who disapprove the war now, she is definitively on the wrong side on this one.

Clinton et Obama : l'équipe de rêve !

Lorsque Barack Obama et Hillary Clinton se sont rendus sur scène ce soir pour débattre une dernière fois avant le super "tsunami" Tuesday, le regard de l'audience s'est illuminé. Il était possible de lire la pensée de ceux qui étaient venus les entendre: quel moment historique ! Pour la première fois aux États-Unis, nous avons devant nous la première femme candidate et le premier candidat noir de l'histoire, si près de la Maison Blanche.

Ce débat s'est déroulé dans un grand respect et une courtoisie sincère contrastant fortement avec le débat précédent où les couteaux ont volés bas et au cours duquel le ton accusateur utilisé par Obama et Clinton avaient inquiété plusieurs démocrates. La conversation de ce soir a apporté un important éclairage sur leurs connaissances profondes des enjeux auxquels font face les Américains. Enfin, il était possible de comprendre les positions des deux candidats et leurs différences.

Mais en bout de compte, le débat ne facilitera pas la tâche des électeurs et le choix entre ces deux brillants candidats demeure déchirant. De longs applaudissements ont accueilli le préambule de la dernière question lorsque l'animateur de CNN a déclaré: " plusieurs croient que vous seriez une excellente équipe - président (e) et vice-président (e). Il a été dit que les deux ne s'aimaient pas beaucoup. Peut-être, mais pourraient-ils travailler ensemble ? C'est ce que les Américains, du moins ceux d'allégeance démocrate, semblent souhaiter avec beaucoup d'ardeur.

Catherine Cano - Canovision

Wednesday, January 30, 2008

John Edwards: why did he quit?

John Edwards left the Democratic race today almost quietly. He said that Barack Obama and Hillary Clinton pledged that they would make ending poverty central in their campaigns. They most likely will fulfill that pledge as they want to get his and his delegates’ votes.

Edwards’ speech focused on his campaign team: the two Amercia and the importance to seriously solve the problems of health care access, unaffordable housing, etc. But at no time in that short and without much emotion speech, he explained why he was leaving the race.

Obviously, he recognized that he would not win the contest and that the eventual lack ot money was limiting his capacity to compete in every States for Super Tuesday. He most likely also wanted to make sure that his supporters and would be delegates, had the time to pick their second choice for February 5th.

But after getting ready for 4 years and campaigning a whole year, only six days from Super Tuesday, why step down now? Was there no reason to continue his crusade? It is well known that Elizabeth Edwards has had the most weight in all his decision, and in this decision. I cannot stop thinking that something else came into play, something more personal. When asked if it was a sad day, Elizabeth Edwards answered: “it is a complicated day”. She has been on his side every day since the beginning, even when they had to announce that her cancer was back. But suddenly, she stopped campaigning during the New Hampshire primary. What has been happening? One might wonder if her personal health issue was part of the equation. I would not be surprised.

Catherine Cano-Canovision

Monday, January 28, 2008

Bush is still in charge and the "Decider"

Americans are getting so excited with the Presidential race and so anxious for a change in Washington, that we are forgetting one thing: Georges W. Bush is still in charge for the next 11 months. He is still the President and as such, he still has a lot of power; the power to make decision that impact on the country and on people’s lives.

Tonight is his last State of Union Address and the union is in a state of disarray. More than half of the Americans blame Bush for the downturn of the economy. One could argue that at 5%, the unemployment rate could almost be considered full employment. It would in Canada. As for the real estate crisis, financial institutions should take a huge part of the responsibility for that debacle. But there are no excuses for Bush nor the Democratic Congress for not seeing that coming. The stimulus package is late, does not solve everything, and what it does is increase the US deficit already at 250 billions dollars.

Over the last seven years, Georges Bush has made a choice to focus on foreign policy, particularly on Iraq, instead of domestic issues. Since 9-11 he has spent most of his presidency talking about other possible terrorist's threats and he has used his power as president to give himself more power. And this is what is most troublesome.

Last May, the President signed a directive that granted near dictatorial powers to the office of the president in the event of national emergency declared BY the President. This directive bypasses Congress and obliterates the separation of powers. According to a Congressional Research Service, under the National Security Act, the president “may seize property, assign military forces abroad, institute martial law, seize and control all transportation and communication, control travel, etc.”

This was almost not reported by the American media. But consider this, neither was a recent study by two non profit journalism groups. That study unveil that the Bush administration, made 935 false statements in the run-up to the war in Iraq. Bush alone made 232 false statements about Iraq and former leader Saddam Hussein’s possessing weapon of mass destruction and 28 false statements about Iraq’s links to Al Qaeda.

Now, we can all do the math. The man is still in the control room.

Catherine Cano - Canovision

Saturday, January 26, 2008

Victoire écrasante d'Obama - Le message de la Caroline du Sud

« Nous voulons un changement, nous voulons un changement », scandait les centaines de partisans du Sénateur Barack Obama ce soir en Caroline du Sud. Obama remporte cet état avec 55% du vote contre 27% en faveur d’Hillary Clinton, une marge considérable de 28%.

La défaite est cuisante pour les Clinton qui ont commis une grave erreur. La campagne négative - même destructive, qu’Hillary et son mari ont menée depuis les dix derniers jours a été rejetée sans équivoque. 53% des citoyens de cet état du sud ont dit être déçus des attaques, des fausses affirmations et des tactiques malhonnêtes des Clinton contre Obama. Le message est clair : « nous voulons un Président qui saura rassembler et unifier le pays ». Obama a récolté 80% du vote de la communauté noire, 24% des électeurs blancs, une majorité du vote des jeunes et du vote des femmes.

L’avertissement est sérieux. Hillary Clinton doit changer son fusil d’épaule rapidement puisque dans moins de 10 jours, des milliers d’Américains de 23 états se prononceront à leur tour. Hillary doit revoir le rôle de Bill qui lui a davantage nuit jusqu’à présent. En plus, elle a perdu l’Iowa, gagné de justesse le New Hampshire avec seulement 3% de majorité et le Nevada avec 5% de majorité. Les Clinton font face à un mouvement qui provient de la base qui souhaite un changement radical à Washington et non seulement un changement de Parti. Au cours de cette campagne, les Clinton se sont permis tous les coups bas possibles. Ils ont manipulé l’information, déformé les propos et présenté un discours qui entraîne la division. En réduisant cette campagne à de la petite politique, ils ont démontré à la population qu’ils n’ étaient qu’ une prolongation de W. Bush. Un contraste avec le message d'Obama: " Il n'y a pas une Amérique noire, une Amérique blanche et une Amérique Latinos. Il n'y a pas une Amérique démocrate et une Amérique républicaine, une Amérique riche et une Amérique pauvre. Il y a UNE Amérique."
Même à deux, les Clinton sont incapables de répliquer à cette vision.

Catherine Cano-Canovision

Friday, January 25, 2008

De l'eau dans leur vin

Molly est propriétaire de sa boutique pour femme depuis 28 ans. Ce soir elle a invité une vingtaine de femmes d’affaire à un vin fromage. Voilà presque huit ans que j'habite plus ou moins à Denver, et je n’avais jamais remarqué cette vitrine au style parisien en plein cœur du centre-ville de la capitale du Colorado.

En fait, je suis nouvelle dans le groupe. Dans cette atmosphère relaxe, l’objectif est de nous inciter à acheter. Mais mon but est de profiter de cette rencontre de cerveaux pour les entendre parler de politique. Le propos est pertinent d'autant que certaines d’entre-elles travaillent au bureau du maire et suivent de très près la campagne au leadership. Non, le maire ne prendra pas position, du moins si on en croit sa chef de cabinet qui n'y voit pas d’intérêt pour Denver, ville hôte de la prochaine convention Démocrate. Il n’y aura donc pas de "scoop" pour moi ce soir !

Molly part le bal. À soixante-huit ans, elle souhaite ardemment qu’Hillary l’emporte. Mais Molly est la seule de son âge. Celui des invitées oscillent entre 35 et 50 ans. Elles ont toutes une grande admiration pour la première femme candidate. Mais, elles n’aiment pas la campagne négative menée présentement contre Obama. Selon la majorité d’entre-elles, Hillary est suffisamment équipée pour se battre sur le fond, son expérience et sa capacité de faire face aux enjeux les plus difficiles auxquels les États-Unis sont et seront confrontés. « Est-ce nécessaire de jouer du coude à ce point ? », de dire Patti, présidente d’une firme de relations publiques. « Cette approche confirme la crainte de plusieurs électeurs, soit de voir Hillary devenir une prolongation de Bush. Si elle propage de fausses allégations sur son rival, imaginez ce que ce sera, une fois installée à la Maison Blanche. Mentira-t-elle au peuple américain, ferons-nous encore face à un manque de transparence, et à la manipulation machiavélique qui aura caractérisée l’administration de W ?» poursuit-elle. Le problème d’Hillary : elle ne représente pas le modèle féminin de la plus jeune génération de femmes. Par surcroît, cette génération n’a pas eu à lutter pour prendre sa place comme les femmes de la génération de Molly.

Donna, présidente de la Chambre de commerce des femmes d’affaires, me dit : " Les femmes croient avoir atteint les objectifs d’équité et d’égalité avec les hommes et que les disparités salariales n’existent plus. Mais c'est faux " dit-elle. " Les femmes américaines gagnent au plus 75% du salaire des hommes. Avec la nouvelle génération de femmes, un amorphisme dangereux s'est installé. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir et nous devons rester vigilantes et résoudre les inégalités. L'élection d'Hillary comporte en soi un avancement de taille pour les femmes", conclue-t-elle.

Malgré leur déception face à la tournure de la campagne, ces femmes si disent lucides; lucides devant les problèmes surtout économiques qui assaillent la nation présentement. Et à leur avis, la nécessité de choisir un ou une candidate qui sera en mesure de prendre le taureau par les cornes, doit primer. Même si de cœur elles sont inspirées par le discours rassembleur d’Obama, l’expérience palpable de Clinton est plus importante. Attentive à la discussion, Donna me regarde soudainement rassurée.

En sortant de la boutique j'en conclue que ces femmes voteront en faveur d’Hillary non pas parcqu’elle est une femme, mais parce qu’à leurs yeux, elle sera prête à diriger dès le premier jour. Une tendance que l’on perçoit de plus en plus à travers le pays.


Catherine Cano - Canovision

Thursday, January 24, 2008

Republicans stressed and out of money

It is never a good sign when a campaign runs out of money. It is even worst when all of them do. This is the case of the remaining Republican candidates except for Mitt Romney who can count on his own fortune. Mike Huckabee had to cancel is press bus, John McCain and Rudy Giuliani had to ask their staff to let go of their pay checks. The situation is so bad that at this point, no one knows how they will be able to pay passed the Florida primary onto Super Tuesday on February 5th.

This struggle with money underlines two things. The campaigns are so long that it costs an obscene amount of money. Remember, most of candidates started running a year ago! It is estimated that to get to the Convention, each candidate needs to raise 400 millions dollars. No wonder there are talks of improving the political process.

Secondly, it looks like the Republicans have given up. They are obviously aware that the Bush legacy is hurting the party and the American people are quite angry. Does this mean that no Republican candidate has any chance to beat any Democrat candidate? That is a legitimate question, but the lasting feud between the Clintons and Obama, should bring their smiles again.

The reality is that no one is excited with any of the candidates. It is pretty clear now that Huckabee has reached its peak and a lot of non-evangelical think is message is too narrow. It also looks like September 11th will not suffice to convince a majority to vote for Rudy Giuliani, although I am not so sure that he is toast yet. As for McCain, they like him enough but think that his age is a problem or will be. They worry about the image: Mccain always surrounded by a small group of old people as Clinton and Obama are in the middle of a very crowded and energetic events. Then, there is Mitt Romney, mister excitement himself. With the nickname of “Mr. Robot”, he has a reputation of being a good business man, but looks too perfect Republicans say. His millions of dollars will keep him in the race and may even make him win it.

In light of the bitter fights going on between the Democrats, the Republicans need to get excited soon, pick the most likely to challenge any Democrats and inject a lot of money. It might be worth it, as keeping the White House after Georges Bush may not be so impossible after all.

Catherine Cano

Wednesday, January 23, 2008

La volonté d'Hillary ?

Le quotidien de droite, le "New York Post" en parle comme le monstre à deux têtes, les Démocrates les supplient de ne pas nuire au parti, et les citoyens sont confondus. Est-ce Hillary qui se présente à la présidence ou Bill ? Ils se partagent le porte à porte, les discours et les attaques contre Barack Obama. Hillary a choisi de déléguer à Bill la tâche de faire campagne en Caroline du Sud où se tiendront les prochaines primaires samedi. Elle s’y est rendu pour la dernière fois lundi soir, il y a deux jours et n’a pas l’intention d’y retourner avant le vote. C’est Bill qui est en charge de séduire les électeurs de la communauté noire. Après tout, on lui a bien donné le titre non-officiel de "Premier Président noir" des États-Unis. Stratégie qui à prime abord semble assez logique et intelligente, mais cette approche n'est pas sans soulever plusieurs questions.

Est-ce qu'Hillary est maître de ses décisions ou est-ce son mari ? L’ancien conseiller du Président Clinton, Georges Stephanopoulos n’hésite pas à répondre : « Bill fait ce qu’elle veut ! ». Si cela est vrai, est-ce parce qu’elle ne croit pas être en mesure de gagner sans lui ? Si elle gagne, est-ce qu’on dira que c’est grâce à Bill qu’elle l’a remporté ? Et si elle perd, blâmera-t-on Bill ? Plusieurs femmes américaines sont déçues ; déçues de la place que Bill Clinton prend dans cette campagne et le fait qu'il mine l'autorité d'Hillary, et ce, même si elle réussit à arracher une victoire. La "columnist" du New York Times Maureen Dowd l'écrivait ce matin: "C'est bizarre qu'une femme ayant la possibilité de devenir Présidente des États-Unis, soit si dépendante de son mari." Bizarre, je ne pense pas. Mais plutôt le reflet d'un calcul consicent et d'une ambition commune: reprendre la Maison Blanche à tout prix; même au prix de diminuer le rôle d'Hillary - la femme.

Catherine Cano- Canovision

Monday, January 21, 2008

Bill Clinton fait du tort aux Démocrates

Alors qu'ils devraient débattre des enjeux importants pour les Américains et alors qu'ils devraient expliquer les nombreux contrastes qui les différencient des candidats républicains, les Démocrates sont à couteaux tirés. Depuis quelques jours, les Clinton - Bill et Hillary, s’y mettent à deux pour discréditer un après l’autre, les propos de Barack Obama. Ce dernier n’a presque plus le choix que de répliquer et de se défendre. Mais l’image qui en reste en négative et chaque jour perdu dans ces tiraillements internes et à ce jeu de petite politique, est une journée de trop.

Deux exemples : est-ce qu’Obama a fait l’éloge de Ronald Reagan et vanté les mérites des Républicains en déclarant qu’ils ont eu de bonnes idées au cours des dernières années ? La réponse est non, mais c’est ce que Bill Clinton répète sans arrêt depuis trois jours. La déclaration d’Obama était à l’effet que Reagan avait réussi à bâtir une coalition des électeurs indépendants et Démocrates à la cause républicaine. Autre exemple, Bill Clinton attaque Obama sur son opposition à la guerre en Iraq véhiculant qu’il a changé d’idée entre 2003 et 2006. Il s’agit d'une autre fausse affirmation.

Bush père a fait campagne auprès de son fils en 2000. Il a été un appui de taille, mais pendant la course au Leadership il n’a jamais dénigré l’adversaire de l’époque, John McCain. Il savait bien qu’il n’était pas stratégique de donner des armes aux Démocrates. Bush père est un ami de Bill Clinton. Je suis certaine que s’il pouvait, il lui conseillerait de parler des enjeux qui inquiètent la population américaine pour mieux assurer la victoire d'Hillary.

Les marchés boursiers chutent à une vitesse vertigineuse et on prédit que la croissance économique ne sera que de 1.8%. Les candidats républicains ont vite compris que s’ils avaient une chance de garder la maison blanche, c’était de centrer leurs discours sur les plus grandes préoccupations des Américains. Les Républicains sont en pleine campagne en Floride cette semaine, et l’enjeu principal dont il est question, est tiens donc, l’économie. Pendant ce temps-là, sur tous les réseaux ce soir, on analyse encore une fois les dernières chicanes des Démocrates.

Catherine Cano - Canovision

Sunday, January 20, 2008

Ce pourquoi les "Latinos" appuient Clinton

La victoire d’Hillary Clinton au Névada est en partie reliée à l’appui de 64 % des électeurs provenant de la communauté hispanique. Appui sur lequel comptait Barak Obama, qui avait bénéficié d’une coalition des noirs et des hispaniques lors de son élection au Sénat américain en novembre 2004.

Trois raisons peuvent expliquer le choix des « latinos » comme on les surnomme aux États-Unis. D’abord, comme on s’en doute, la majorité des citoyens ne suivent pas la campagne électorale d’aussi près que les gens des médias. Conséquemment plusieurs d’entre-eux ne connaissent pas le nom de tous les candidats démocrates. Selon les sondages, 94% des Américains, toutes ethnies confondues, connaissent le nom d’Hillary Clinton et 50% celui de Barack Obama. La plupart des hispano-américains interviewés le jour de l’élection samedi dernier, n' étaient pas en mesure d'identifier Barak Obama ou John Edwards.

Deuxièmement, les « latinos » gardent un bon souvenir de l’administration de Bill Clinton. Ce dernier a fait plusieurs efforts pour tisser des liens entre les différentes minorités ethniques. En 1997, il a mis sur pied un comité national dont l'objectif était d'étudier les relations raciales. Bill Clinton a également nommé sept personnalités de la communauté noire à son cabinet, multipliant la nomination de juges noirs au fédéral, de directeurs de comités et autres professionnels de la communauté, plus que tout autre Président n'avait osé le faire avant lui. À cela s'ajoute les multiples nominations de personnalités hispaniques. Les minorités ethniques ont pu profiter de la remontée économique marquant l’ère Clinton. Les emplois se sont multipliés, le nombre d’inscriptions aux universités a augmenté et plusieurs se sont enrichis.

Troisièmement, il existe des tensions entre les communautés noires et hispaniques. La population « latino » qui s’accroît à un très grand rythme reproche de plus en plus aux noirs du pays de ne pas se porter à la défense des enjeux qui les préocuppent que ce soit la réforme de l’immigration ou l’éducation bilingue par exemple. De son côté, la communauté noire se considère de plus en plus marginalisée et pour elle, les « latinos » représentent une menace; une menace à leur emploi et à leur place dans la société américaine.

Barack Obama insiste dans ses discours sur l’importance d’unir les communautés, de travailler ensemble, et présente un programme qui devrait rassurer les « latinos ». Mais le discours ne suffit pas. Hillary Clinton a gagné le vote hispanique au Névada; une importante bataille à deux semaines du choix des électeurs de la Californie (comptant 35% d’hispaniques) et des états de l’ouest qui eux abritent 25% d’hispano-américains.

Catherine Cano- Canovision

Friday, January 18, 2008

Hillary incarne-t-elle un véritable changement ?

Les dix derniers jours ont été plutôt décevants. La campagne électorale des Démocrates qui devait offrir le changement tant souhaité par les citoyens a pris de vieux mauvais plis. Et c’est en partie la faute de la machine Clinton dont les organisateurs sont de redoutables manoeuvriers. Il y a d’abord eu les propos d’Hillary (voir " La supposée guerre..." ci-bas), considérés par plusieurs de désobligeants envers Martin Luther King. Obama n’a pas mordu à l’hameçon et à refusé de commenter. Il a même été élogieux à l’endroit des Clinton rappelant les nombreuses réalisations de Bill Clinton en faveur de la communauté noire. Mais Mme Clinton n’a pas lâché prise. Elle a accusé Obama et son organisation d’avoir déformé ses propos et d’avoir encouragé une réaction négative. La perception en a été que l’équipe d’Obama avait attisé le feu et profité de la question de la race pour nuire aux Clinton. Résultat : Obama s’est excusé au nom de son équipe et a demandé une trêve. Non, mais quelle tournure d’événements ! Il s’est excusé pour des propos qu’il n’a jamais tenus et pour des actions que son équipe n’a jamais portées. Il faut le dire, la stratégie de récupération des Clinton a été brillante et est la preuve que l'art de manipuler l'information existe bel et bien.

Le dernier effort en lice pour déstabiliser la campagne d’Obama a été de remettre en question les Caucus qui risquent de lui être favorables. Deux jours après que le syndicat des travailleurs de casinos et de restaurants ait annoncé son appui à Obama, des partisans des Clinton ont demandé à la cour du Nevada d'invalider les endroits près des Casinos où doivent se tenir un certain nombre de Caucus. Les Caucus se tiennent en soirée samedi et s'ils ont lieux loin des casinos, la plupart des travailleurs n’auront pas la possibilité de voter. Le juge a vu clair et a refusé de donner raison aux partisans de Clinton.

Cette dernière manigance montre que l’équipe Clinton, et Hillary en tête, représentent véritablement la vieille politique. Et le changement que propose Obama est justement de mettre fin à ce genre de tactiques manipulatrices. Il est temps qu'Obama revienne sur son thème de départ qui lui a fait gagner l’Iowa : la transparence, l'intégrité et l'honnêté. Bref, la nécessité d'un véritable changement à Washington.

Catherine Cano
Canovision

Wednesday, January 16, 2008

Être mormon : un obstacle en Caroline du Sud ?

La Caroline du Sud est un petit état de 4.3 millions d'habitants. 30 % de sa population est noire et 57% est évangéliste. Rose travaille dans un petit Bed & Breakfast près de Columbia, la capitale. Pour elle, le fait que Mitt Romney soit mormon, ne passera pas en Caroline du Sud. "Est-ce que le mormonisme est vraiment une religion", demande-t-elle ? "Je pense que c'est une secte comme celle de la scientologie et les sectes, ça me fait peur." Elle n'est pas la seule mais la plupart des gens n'aiment pas le dire trop fort. Jackie Alexander du journal étudiant de la Black Faculty de l'Université de la Caroline du Sud, avance que Rose me dit tout haut, ce que plusieurs pensent tout bas. " Je ne crois pas que les chances de Mitt Romney soient très bonnes, et pas juste ici en Caroline. Les sondages diront que ce n'est pas un problème pour les électeurs, mais c'est parce que personne avouera publiquement être raciste, sexiste ou anti-mormon."

Catherine C

Tuesday, January 15, 2008

La "supposée" guerre sur le racisme n'intéresse pas les électeurs de la Caroline du Sud

Une controverse fait rage présentement chez les Démocrates au sujet de commentaires racistes. Du moins, si on en croit les médias. Au lendemain de sa victoire au New Hampshire, Hillary Clinton en campagne en Caroline du Sud, a déclaré au réseau Fox que le rêve de Martin Luther King n’a pu se réaliser que grâce au Président Johnson. On lui reproche donc de diminuer l’apport historique de Dr. King. Des membres de la communauté noire se sont offusqués et ont condamné les propos de Mme Clinton. En revanche, elle ne s’est pas excusée et a accusé la campagne d’Obama de faire de la surenchère. Un des partisans d’Hillary, le fondateur de la station « Black Entertainment » Bob Johnson, a même sous-entendu qu'Obama avait consommé de la drogue; chose qu’Obama lui-même avait admis dans son premier livre.

Bref, tous les réseaux Américains, et particulièrement les réseaux 24heures, diffusent en boucle depuis 3 jours les déclarations de tout un chacun. Les experts, les animateurs, les analystes et les organisateurs politiques, tous parlent de controverse et de guerre dangereuse sur un enjeu aussi délicat que la race.

Mais sur le terrain personne ne semble porter attention à tout ces propos. D’ici quelques jours, la Caroline du Sud, dont le tiers de la population est noire, tiendra ses primaires. Après avoir fait le tour de la situation auprès de plusieurs citoyens, une chose semble faire l’unanimité. Les médias ont monté en épingle les remarques des politiciens. Et "ici" me dit Jackie, une jeune étudiante noire à l’université, le problème racial ne devrait pas devenir un enjeu. « Pour nous, Clinton et Obama, ce sont de bonnes personnes qui respectent notre communauté et nous les croyons ! Les médias ont créé un faux débat et tentent de le dévier. Les gens ici ne sont pas intéressés à la rhétorique, mais plutôt à déterminer lequel des 2 candidats défendra le mieux nos intérêts. » Rejoint au téléphone, Deena propriétaire d’un petit Mini-Mart à Richburg au Nord de l’État, m'apprends que là-bas, ils n’en ont même pas entendu parlé. « Ici, nous n' écoutons pas beaucoup la télé et on nous lisons rarement les journaux. Nous n'avons pas le temps, il faut travailler pour gagner sa vie. » En Caroline du Sud, le revenu moyen par famille et per capita est en deçà de la moyenne nationale.

Drôle de hasard, mais aujourd’hui les Américains célèbrent l’anniversaire de Martin Luther King. Son message de paix atteindra-t-il les médias.

Catherine Cano
Canovision

Monday, January 14, 2008

"It's the economy stupid" - Bill Clinton 1992

"It's the economy stupid" est cette fameuse phrase qui a propulsé la campagne de Bill Clinton en 1992 ; Bill Clinton qui allait hérité d'une économie en bien piètre état après douze années de gestion républicaine sous Reagan et Georges Bush père. Il en a fait son cheval de bataille réalisant que la situation économique était une des préoccupations les plus pressantes pour les Américains.

Et cette année, l'enjeu de l'économie est encore plus important. La situation en 2008 est bien pire que celle de 1992. Nous sommes passés de suprlus à un déficit et à une dette tellement élevés qu'on ne compte plus le nombre de générations à venir qui seront affectées.

Il faut se promener aux États-Unis et parler aux Américains pour comprendre le niveau d'inquiétude qui règne dans la population. À un événement la semaine dernière à Nahsua au New Hampshire, les citoyens qui venaient entendre Hillary Clinton se plaignaient que les candidats ne parlaient pas assez des problèmes économiques et des solutions qu'ils appporteraient.

À raison. On parle de plus en plus d'une récession. Le fardeau économique ne cesse de s'allourdir sur les épaules des consommateurs et le nombre de sans emplois s'est accru. Les coûts de la santé augmentent à tous les six mois et le prix de l'essence est lui aussi hors contrôle. Par surcroît, le nombre de maison vendue a diminué provoquant une baisse du prix de vente. Pendant ce temps-là, chaque famille est deux fois plus endettée qu'il y a 20 ans et pour la première fois cette année, les gens sont restés prudents et ont moins dépensé pendant le temps des fêtes.

Ce qui est inquiétant, c'est que le Président Bush n'a rien fait pour faire face à une telle éventualité et les économistes commencent déjà à dire qu'il est trop tard.

Catherine Cano
Canovision

Thursday, January 10, 2008

Mme Clinton peut dire merci aux média

Depuis la victoire d’Hillary Clinton au New Hampshire, on assiste à une pléiade de mea culpa. Sondeurs, journalistes et experts s’auto-flagellent s’excusant à moitié d’avoir induit le public en erreur. Ils s’expliquent difficilement la débandade des sondages qui prédisaient une victoire imposante de Barak Obama.

Peu d’analyses se sont intéressées au rôle des médias dans cette campagne. Il faut se rappeler que quelques semaines avant Noel, les médias couronnaient Hillary Clinton. Elle menait une campagne sans grandes failles et Barak Obama semblait assommé par la machine Clinton.

Et puis, il y a eu ce fameux débat dans lequel Mme Clinton a fait sa première erreur. Questionnée sur l’intention du Gouverneur de New York de permettre aux immigrants illégaux de détenir des permis de conduire, elle a répondu d’abord qu’elle n’était pas d’accord et questionnée une seconde fois, elle a répondu le contraire. C’est vrai que nous pouvions lire dans ses yeux qu’elle calculait, littéralement, l’impact de sa réponse à cette question épineuse aux États-Unis. Elle se révélait la politicienne prête à toutes les réponses pour conserver l’appui de groupes d’intérêt.

Dès la fin du débat, elle était crucifiée sur la place publique par les médias. On la disait dorénavant vulnérable et moins incontournable. Un moment crucial pour la campagne d’Obama qui a sauté sur l’occasion. Hillary Clinton venait de donner une arme importante à son principal rival qui s’est donc empressé de la libeller de « vendue » aux intérêts politiques du moment. S’insurgeant contre le manque de transparence qui a tant caractérisé les six dernières années, Obama n’a pas hésité à dire qu’Hillary Clinton représentait l’ancienne façon de faire de la politique, qu’elle était ni plus ni moins, la continuité de Georges W. Bush. Les médias ont propagé le message sans contre- vérifier les allégations portées par Obama contre Clinton.

Ce n’est donc pas une surprise si les résultats des sondages, jusqu’à maintenant très favorables à Mme Clinton, ont soudainement commencé de signaler une chute de sa popularité. Plus les jours avançaient vers les Caucus de l’Iowa, plus les médias parlaient favorablement du message d’Obama. Et plus les médias portaient leurs analyses sur la lutte serrée que nous nous apprêtions à voir en Iowa, plus les sondages reflétaient cette nouvelle tendance, confirmant ainsi la presse dans son analyse. Un effet bien pervers.

L’erreur des médias a été de trop interpréter les résultats de l’Iowa. Oui, le désir de changement était et est réel, oui un mouvement important provenant de la base a pris naissance, mais Hillary Clinton était loin d’être finie. Il était absolument incroyable d’entendre les reportages et les analyses tous médias confondus, faire la nécrologie de sa campagne. Tout a été disséqué. On l'a dépeinte comme la grande perdante et on l’a filmée sous tous les angles désavantageux possibles. L’expérience n’avait plus la cote. On ne véhiculait que le mot changement encore et encore sans contre-vérifier la feuille de route d’Obama, complètement exclu de toute analyse de fond. Et surprise, les sondages ont commencé à péricliter pour Hillary Clinton.

Mais les électeurs du New Hampshire, qui n’aiment pas se faire dicter pour qui voter, n’ont pas été dupes. La victoire d’Hillary est le résultat d’un bon travail de terrain, de sa candeur à dévoiler ses émotions et de l’efficacité du message centré sur son expérience. Mais cette victoire est aussi le résultat de la couverture des médias. L’intense négativisme de cette couverture a été perçu, particulièrement par l’électorat féminin, comme de l’acharnement. Et pour plusieurs, cette élection a pris une tournure personnelle. Les femmes se sont reconnues dans la bataille d’Hillary et les attaques injustes. Et soudainement elles ont sympathisé.

Si les sondages ont été erronés, c’est que les médias les ont déjoués et Hillary Clinton ne peut que les en remercier.

Catherine C

Tuesday, January 8, 2008

Madame la Présidente - Madam President !

C'est ce que ses partisans scandaient ce soir en plein coeur de la ville de Manchester au New Hampshire. Hillary Clinton l'a dit dans son discours de victoire, elle a trouvé sa voix ici; une élection qui l'aura forcée à prendre sa place.

Critiquée pour sa froideur et son incapacité à communiquer avec les citoyens (nes), on lui a même dit en plein débat devant un auditoire national, que les Américains l'aimaient moins que son concurrent principal. Le lendemain, les médias s'entendaient tous pour dire qu'il était impossible qu'elle remonte la côte devant la vague Obama. On a montré des images d'une femme fatiguée, assomée par une multiplication de difficultés qui semblaient de plus en plus insurmontables. Une dernière semaine infiniment longue et intenable; elle en a presque pleuré devant les caméras.

Et c'est certainement la goutte qui a fait déborder le vase. Cet acharnement a convaincu bien des femmes de changer d'idées et de lui donner sa chance. Après tout, aucun autre candidat n'a été aussi scruté à la loupe qu'Hillary Clinton, que ce soit sur ses politiques, sa gestion, ses réalisations et même sa garde-robe.

Ce soir, les électeurs du New Hampshire et les femmes en particulier, envoient un message clair: personne n'aura un chèque en blanc. Barak Obama est sous observation, et il devra parler aussi de son expérience, de ce qu'il a accompli et surtout, comment il compte concrètement réaliser ce qu'il promet.

En attendant, Hillary peut reprendre son souffle, profiter d'un cours répit et surtout, elle peut-être fière de cette première importante victoire.

Catherine C

Monday, January 7, 2008

Premiers votes confirment Obama et McCain

La petite municipalité de Dixville Notch au New Hampshire était la première à voter dans tout l'état...à minuit. Et les résultats ne sont pas positifs pour Clinton qui ne récolte aucun vote. Obama en retient 7, Edwards 2 et Richardson 1. Du côté Républicain, 4 votes vont à John McCain, 2 à Mitt Romney et 1 à Giuliani. Dixville Notch n'est pas très représentatif, mais le ton sera donné demain matin dans tous les médias. Une journée qui s'annonce déjà difficile pour Hillary.

La campagne dans les campagnes

Il fait anormalement chaud au New Hampshire depuis deux jours. La neige fond et l'air est bon comme si c'était le printemps. C'est donc une belle journée pour se promener de village en village et rencontrer ceux qui demain enverront un autre signal à la classe politique.

La révolution qui s'est amorcée dans les rues de l'Iowa il y à peine 5 jours, se poursuit au New Hampshire. La vague en faveur de Barak Obama semble bien exister et semble tout aussi impossible à freiner.

Sur ma route, je me suis arrêtée dans une petite épicerie locale de la ville de Peterborough au centre de l'état. Le propriétaire tient aussi le petit magasin d'outils tout à côté. Pierre Robinson, fils de Jeanne Roy (oui, une canadienne française originaire de East Angus), a tenu sa propre élection depuis 2 jours. Les gens étaient invités à inscrire le nom du candidat de leur choix, celui ou celle pour qui ils ont l'intention de voter à la primaire du 8 janvier. 150 personnes se sont prêtés au jeu et à mon arrivée, on comptait les votes:

45% pour Obama contre 16% à Hillary et 21% à Edwards. Chez les Républicains, si on se fiait à ce résultat non scientifique, John McCain gagnerait le New Hampshire haut la main avec 62% contre 17% pour Mitt Romney. La discussion n'a pas tardé à s'animer. Pourquoi Hillary ne passe pas ? La réponse de Tom et d'Adèle ne peut être plus claire. "Nous sommes fatigués des insinuations négatives." Adèle est en fait une bénévole pour la campagne d'Obama et me dit que la première chose que l'on dit aux nouveaux qui veulent donner un coup de main, c'est de ne jamais parler négativement des adversaires. "C'est ce qui m'a convaincu de m'embarquer et de passer 4 heures par jour après le travail pour aider sa campagne". Tom ajoute: "C'est ce genre de changements dont on parle, que les gens veulent. " À ma question, est-ce que tout cela n'est pas un peu utopique ou naif de penser qu'une fois arrivé à Washington, il sera capable de changer les moeurs encrées depuis si longtemps, Steve, un autre voisin me dit: " Oui, peut-être, mais j'aime mieux voter pour quelqu'un qui veut essayer de changer que quelqu'un qui dit que cela n'en vaut pas la peine." Et Adèle d'ajouter: " Comment peut-on penser que d'avoir de l'espoir ne serre à rien, est irréaliste ? Nous avons besoin de savoir qu'il y a de l'espoir parce que personne d'entre-nous veut croire que nous ne pourrons pas sortir du pétrin dans lequel le pays est. Pas avoir d'espoir, c'est comme nous dire qu'on reste pris avec nos problèmes et qu'il n'y a pas de solutions. C'est complètement déprimant. C'est ça le message d'Hillary Clinton et c'est pour ça que je ne voterai pas pour elle."

Mais le cynisme envers les politiciens n'est pas disparu. À Milford, une petite ville de 25,000 habitants, Dan et Larry, deux électeurs indépendants, sont complètement désillusionnés. "C'est du pareil au même", me dira-t-on, "Georges Bush nous a menti, mais les Clinton aussi. Ils sont tous aussi pires les uns que les autres. Ils sont remplis de promesses qu'ils auront vite oubliées une fois rendus au pouvoir". Même Barak Obama, le tout dernier que tous imagine plus vertueux, ne trouve grâce à leurs yeux. "Il ne rêve pas juste en couleur celui-là mais en haute définition. Et le pire, parce que nos attentes seront plus grandes, notre déception le sera tout autant", conclu Larry. Un risque assurément. Mais pour Jim qui à 25 ans et qui n'était pas intéressé à voter il y a 4 ans, Obama est celui qui le sort de son apathie. " Oui, peut-être qu'il ne réussira pas, mais cette fois je me sens motivé et je veux lui donner sa chance. "

Déjà dans le nord de l'état, un petit comté a commencé à voter et bientôt, les voix des citoyens se feront entendre ici. De retour à Manchester, la ville bourdonne. Personne ne dormira ce soir.

Catherine C

L'ombre de Bill

Une partisane d’Hillary me disait qu’elle ne comprend tout simplement pas comment tant de gens peuvent détester Hillary Clinton. « C’est un sentiment très fort que de détester quelqu’un. On ne déteste pas beaucoup de monde en général. Je ne m’explique pas comment une personne puisse la détester tant que ça sans vraiment la connaître. »

C’est une bonne question. Mais tout le monde connaît Hillary et peut identifier qui elle est. On la dit froide et calculée, préférant la confrontation à la discussion, qui n’est pas inclusive et qui joue parfaitement bien le jeu politique de Washington. Bref, le contraire de Bill, son charismatique mari.

Alors, est-ce que les Américains la connaissent mal ? Et si oui, qui est-elle vraiment ?

L’image que l’on a d’elle n’est pas totalement fausse. Ce qu’elle projette est un reflet certainement de sa personnalité. Et, à un moment donné ou à un autre de sa vie, elle a été toutes ces choses que l’on dit d’elle. Le personnel de la Maison Blanche au temps de l’administration de Bill Clinton, n’hésite pas à dire qu’on l’a craignait. Il semble qu’elle a plus d’une fois imposé ses points de vues, qu’elle se soit mêlée directement de décisions politiques, qu’elle ait « fortement » encouragé Bill à choisir des adjoints et même des membres de cabinet. Un article du mois dernier dans le magazine Newsweek écrit que Bill a même parfois accepté ses demandes pour se faire pardonner ses infidélités. Une révélation, si elle est vraie, qui m’a beaucoup troublée et qui en dit long sur la nature de leurs ambitions.

Hillary est donc ambitieuse oui, et après ? Est-ce un si grand tort ? C’est une femme d’une grande intelligence et oui, elle a refusé d’être la conjointe passive à laquelle les Américains avaient été habitués avec Barbara Bush par exemple.

Sur le plan personnel, Hillary est aussi une femme chaleureuse et a un rire communicatif. Elle regarde dans les yeux et discute avec vous jusqu’au moment où un de ses adjoints lui supplie de continuer sa route.

Sur le plan professionnel, elle a réussi à convaincre plusieurs électeurs indépendants et certains Républicains de la choisir comme Sénatrice démocrate, pas juste une fois, mais deux fois. Pendant ses années au Sénat, elle a travaillé sur plusieurs projets de loi avec des collègues républicains. Elle a une vision claire de l’avenir des États-Unis et elle prévoit déjà entreprendre une tournée internationale au lendemain de son élection afin de repositionner rapidement l’approche du pays en matière de politique étrangère.

La vraie Hillary Clinton est beaucoup plus attrayante que le portrait que l’on en fait. On l’a vu au débat de samedi soir lorsqu’elle a montré son côté humain en disant sur un ton enjoué que cela lui brisait le cœur de voir que les Américains ne l’aimaient pas autant que son rival Barak Obama.

Le problème de sa campagne c’est que l'emphase de la stratégie a été mise sur son mari, Bill Clinton. Il est présent depuis le début et bien qu’aimé par la majorité, il fait ombrage à sa femme. Il rappelle sans cesse les succès de son administration des années 90. C’est vrai qu’il a remis l’économie américaine sur pied, mais ça, c’est le passé. Les électeurs veulent savoir comment Hillary va sortir le pays de son plus gros bourbier économique. Et en ce qui les concerne, c’est Bill qui était Président en 1992, pas Hillary. De fait, revenir en arrière n’a qu’un effet négatif pour elle, parce que la population garde en souvenir l’échec de la réforme de la santé dont elle a été responsable. Mais pire encore, Bill Clinton fait des discours sur l’état du pays en donnant ses opinions, ses perspectives. Il a récemment contredit la position d’Hillary sur l’Iraq en déclarant qu’il n’aurait jamais voté en faveur de l’utilisation de la force. Et puis, en montrant jour après jour son charme et ses qualités de leadership, Bill Clinton ne fait que souligner encore davantage le contraste entre lui et Hillary. Hillary n’est pas Bill Clinton, mais elle a d’autres qualités. Des amis et des conseillers très proches du couple vont jusqu’à dire qu’elle est plus intelligente que lui.

Il est donc le temps que Bill cesse de faire ombrage à sa femme, et pour Hillary, il est temps qu'elle reprenne toute la scène. Après toutes ces années de sacrifices et d’attentes dans les coulisses, elle a bien le droit de revendiquer sa place dans l’histoire.

Catherine C

Saturday, January 5, 2008

Democrats' debate - Débat des démocrates

This is the best debate I have ever seen in terms of substance and format. It was enlightening to hear issues being debated in depth. Quite a difference with the Republican one.

Quick overlook -

Hillary Clinton
: Brilliant! She showed substance and what was most needed, her human side. She had the most to loose and she rise to the occasion. She was clear, making important points at the right time bringing in her experience, talking about issues important to people in NH and squeezed in the Bill Clinton’s administration record on the economy. She defended herself and shot back at Edwards when accused of representing the status quo by listing many of her accomplishments. Finally, Hillary Clinton had the opportunity to show her human side when told that she was not likable. “You hurt my feelings”, she answered. Best moment!

Barak Obama
: Solid, elegant and he did not make a mistake. He obviously knows the issues and was articulate enough about them.

John Edwards :It was unfortunate that John Edwards spoke on behalf of Obama and himself attacking Hillary Clinton in such of obvious way over the concept of change versus status quo. It was a punch below the belt that will hurt him and Obama and help Hillary. He also made a mistake when he gave the patient bill of right as an example of one of his accomplishment. It did not take long for Hillary to point out that the bill never saw the light of day. Overall, a poor showing and Edwards lost his campaign tonite.

Doug Richardson : Help put some perspective on the issue of experience.

Republican debate - débat républicain

The winner is the anchor, Charlie Gibson and ABC news. The questions were excellent and straight to the point. And as far as the format of the debate is concerned, the Canadian broadcasters should look at this model for the next elections in Canada.

Quick overlook -

Mitt Romney came out as condescending. He sounded like a Democrat on health care saying that all Americans should be insured and that all States should be encouraged to mandate it. But threw out an insensitive statement about the 47 millions of US citizens who according to him, make a deliberate choice not to purschase individual plans. He just forgot that they may not be able to afford it !

Rudy Giuliani: said that the US has the best health care system ! Just as a reminder: there is 47 milions Americans uninsured and most of the citizens have to deal with never ending increases in health care cost.

John McCain: insisted that Americans should be thankful to President Bush for Iraq and the success of the surge. Does he not want to be elected ? Does he not know that more than two thirds of Americans disapproved of Bush and the direction he has led the country - mostly on Iraq?

Mike Huckabee: kept on target but did not particularly shine.

Ron Paul: distanced himself from the other candidates by saying that he opposed Bush decision to go to Iraq as well as Bush's economic policies.

Fred Thompson : Completely unprepared and shallow.

Friday, January 4, 2008

La nouvelle génération en âge de voter...Obama

La nuit a été courte. La capitale de l’Iowa d’habitude plutôt endormie, vibrait de toutes ses forces après la victoire de Barak Obama hier soir. Les quelques bars étaient remplis de jeunes enthousiastes qui venaient de prouver que l’élection de 2008 allait leur appartenir.

On avait tous des doutes sur la participation de la nouvelle génération d’électeurs, mais quelqu’un a réussi à les mobiliser, à les intéresser et à les responsabiliser; et ce quelqu’un c’est Barak Obama. Les jeunes sont sortis en grand nombre voter et l’énergie et la fébrilité qui se dégageaient des caucus étaient contagieuses.

Et ce n’est pas seulement parce qu’Obama a du charisme et qu’il est plus populaire. Mais parce que cette génération aime ce qu’elle entend et elle a fait ses devoirs. En discutant avec eux, on constate rapidement qu’ils ont lu les programmes de tous les partis et peuvent en parler en détail. Bien sûr, sa position contre la guerre en Iraq est le premier enjeu important, mais aussi son plan pour la santé, l’environnement, la place des États-Unis dans le monde. Deux jeunes femmes originaires de Grinell, une toute petite ville à une heure de Iowa City, m’ont décrit la différence entre les propositions d’Hillary Clinton et de Barak Obama. Elles savent bien que celui d’Obama n’est pas aussi détaillé, mais elles pensent que son talent de conciliateur lui permettra d’amasser suffisamment d’appuis à Washington pour réussir à apporter les changements qui s’imposent. Selon elles, Hillary Clinton a déjà eu sa chance. Entre autres, de réformer le système de santé en 1993; ce qu'elle a échoué en s’aliénant à peu près tous les intervenants.

Le taux de participation a presque doublé hier soir et le message est clair. Les jeunes ont l’intention de se mobiliser et d’être les artisans du changement que tout le monde exige.
10% ou 15% de nouveaux électeurs qui ont grandi dans la diversité ethnique, pourrait bien résulter à l’élection du premier Président noir américain. Ah! Oui, j’oubliais… il faut d’abord qu’il remporte l’investiture démocrate. Mais ça, il fallait être dans les rues de DesMoines-Iowa hier soir pour savoir que la révolution Obama est déjà bien amorcée…

Catherine C

Obama: l'histoire ne fait que commencer

Les États-Unis s'apprêtent à vivre un moment d'histoire important. La victoire de Barak Obama en Iowa est à trois niveaux. Il a réussi à bâtir une coalition multiculturelle en obtenant 38% du vote d'une population à 94% de race blanche. Il a convaincu toute une nouvelle génération, celle des jeunes, celle dont on dit qu'elle est apathique, de plonger dans l'arène politique. Et les électeurs indépendants et même certains républicains lui reconnaissent la capacité d'unir les forces politiques opposées et de réaliser des réformes qui ne se sont jamais vues à Washington.

Tout cela au nom d'un désir de changement bien plus profond que l'on peut l'imaginer. L'insatisfaction face aux années de Georges W. Bush à la présidence est si marquée, et la crainte du statu quo si palpable qu'un sérieux mouvement a pris naissance en plein coeur des États-Unis.

La course est loin d'être finie et Hillary Clinton n'a pas dit son dernier mot. Et même si Barak Obama gagnait le leadership de son parti, il devrait affronter un adversaire de taille: le conservatisme américain. Il est à mon avis encore impossible de mesurer s' il reste un fond de racisme. Les républicains sont assez vicieux pour trouver le moyen d'ébranler sournoisement une bonne partie de l'électorat qui reste encore bien traditionnel.

Mais pour l'instant, je ne peux m'empêcher d'avoir le sentiment qu'une révolution est en gestation et que l'enthousiasme et la fébrilité qui règnait hier soir en Iowa, n'est que le début.

Wednesday, January 2, 2008

Est-ce le paradis ? non, c'est l'Iowa !

Vous vous rappelez , ce film avec le séduisant Kevin Costner « Fields of dreams » et de cette fameuse phrase qui a rendu les citoyens de l’Iowa si fiers ? « Is this Heaven ? No, it is Iowa !

L’Iowa n’est pas le paradis, mais ce petit état en plein cœur de l’Amérique, a quelque chose d’unique. Il y fait froid et en ce début de janvier, plutôt que de célébrer bien au chaud le premier de l’an, des milliers de gens se sont rendus dans des petits cafés ou chez des amis pour écouter tour à tour les nombreux candidats qui se disputent la présidence.

Quel exemple de responsabilité civique ! Et quelle chance ! Depuis un an, tous les candidats, un à un, ont passé des journées entières à rencontrer le plus grand nombre de personnes. On estime que la moitié de la population de l’Iowa, soit un million et demi, a eu l’opportunité de serrer la main d’au moins un candidat.

Pourquoi tant d’emphase est mis sur cet état, qui pour la plupart n’est pas très représentatif de la réalité américaine ? Et que signifieront les résultats du vote demain soir ?

D’abord, lorsque l’on compare avec l’ensemble du pays, il est vrai que la population est composée à 94% de gens de race blanche et que les communautés ethniques sont sous représentées. Il est aussi vrai que les terres agricoles représentent 80% du territoire. Mais à d’autres niveaux, l’Iowa est un microcosme des États-Unis. Par exemple, sur le plan de l’âge de sa population, du nombre de femmes, du nombre de gradués aux niveaux secondaires et universitaires et des revenus moyens par famille et per capita. De fait, l’Iowa est, sous tous ces angles, très représentatif.

Quant à la signification des résultats, il y en a une majeure. Ici, c’est une question d’honneur. Les gens de l’Iowa veulent faire le bon choix; le choix le plus juste. Ce sont des personnes vraies qui ne se laissent nullement influencer par les publicités des politiciens à la télé. Ce sont des gens qui détestent les messages qui embourbent leur boîte vocale téléphonique. Leur décision vient après pas une, mais de multiples rencontres avec les candidats. Ils ont besoin d’entendre les positions, de poser des questions et de lire dans les yeux. Les machines électorales ont très peu d’impact en Iowa et des candidats sans argents peuvent réussir à convaincre cet auditoire assidu. Jimmy Carter était peu connu lorsqu’il s’est lancé dans la course à la présidence en 1976 et n’avait pas beaucoup de fonds financiers pour faire campagne. C’est l’Iowa qui l’a littéralement mis sur la carte. C’est d’ailleurs depuis cette élection, que les caucus de l’Iowa ont pris toutes leurs importances.

Cela dit, perdre en Iowa ne signifie pas que la bataille est finie, comme Bill Clinton en 1992 nous l’a démontré. Rien n’est donc moins certain en Iowa puisque la plupart des électeurs attendront l’heure du vote pour annoncer leur choix final.

Catherine C