Thursday, April 3, 2008

La tête dans le sable - The head in the sand

(English text below)

Le quotidien le New York Times de ce matin révèle que plus de 80% des Américains sont mécontents de la direction qu'a prise le pays et blâment particulièrement les politiques économiques du Président Bush. Cette semaine, le président de la réserve fédérale américaine Ben Bernanke, a laissé entendre que les États-Unis étaient effectivement sur le bord d’une récession. Pourtant il y a à peine six mois, l’administration Bush se gonflait le torse en clamant que tout allait bien.

Or, la réalité de l’Américain moyen est peu reluisante ces jours-ci. Le prix du gallon d’essence a augmenté de 58 cents depuis un an et devrait atteindre quatre dollars d’ici l’été. Les prix des aliments en épicerie ont aussi augmenté, une boîte de céréales valant deux dollars de plus que l’an dernier. Les bas taux d’intérêts font que les épargnes perdent de leur valeur et que plusieurs Américains qui souhaitaient prendre leur retraite doivent demeurer sur le marché du travail. Pendant ce temps, le taux de chômage s'est amplifié au point de dépasser celui des trois dernières années. Pour ajouter à l’inquiétude, le prix des maisons a chuté de 11% et le nombre de familles, incapables de continuer de payer leurs hypothèques et forcé de vendre, a grimpé de 60% en un an.

Pendant que, celui qu'on surnomme maintenant « l’invisible président » Georges W. Bush entreprend sa tournée d’adieu à l’étranger, Clinton et Obama s'attaquent de front à cette crise qui ébranle les Américains. Hillary Clinton propose 30 milliards de dollars dans un fond d’urgence pour le logement, 25 milliards de dollars pour les familles qui font face à la hausse vertigineuse des prix de l’électricité et attribuerait 10 milliards de dollars à l’assurance emploi afin d’aider ceux qui perdent leur travail.

Barack Obama, quant à lui, prévoit 35 milliards de dollars en réduction de taxes pour les familles, les retraités, les sans emplois et les propriétaires de maisons en plus d’un fond d’urgence de 45 milliards de dollars supplémentaires pour tout autre imprévu.

Les Américains peuvent être rassurés puisque les successeurs possibles de Bush semblent, eux, avoir des solutions et être en mesure de promettre des sommes importantes devant cette situation qui s'envenime à chaque jour. Mais permettez-moi de m’étonner. Comment ces candidats iront-ils chercher les fonds nécessaires ? D’où sortira l’argent qui n’existe pas ? Après tout, le déficit atteindra au moins 400 milliards de dollars et la dette du pays dépasse déjà le neuf billions de dollars. Neuf billions : essayez d'imaginer le nombre de zeros que cela représentent, 12 ou 18 ? Et je n’ai même pas mentionné le coût de leurs programmes politiques comme par exemple la promesse d’un accès universel aux soins de santé!

Quant au candidat républicain John McCain, il propose une politique encore bien plus décevante et surtout aussi déconnectée de la réalité que celle du Président sortant. D’abord, sa priorité, et il ne s’en cache pas, c'est la guerre en Iraq et il ne parle que très peu de l’économie. Le Sénateur McCain semble oublier que même la présence américaine en Iraq a un impact économique majeur. Le coût est évalué à près de douze (12) milliards de dollars par mois, un gouffre qui risque de représenter plus de 2 billions de dollars. Non seulement John McCain refuse-t-il de lier la réalité économique au coût de cette guerre, mais il promet qu’il n’imposera pas de nouvelles taxes aux consommateurs, sous forme d’impôt ou autres. Pire, il propose une baisse d’impôt de 35 à 25% pour les corporations en plus de maintenir la baisse de celui des plus riches, ceux qui gagnent 250,000 dollars et plus.

Les Américains n’ont pas les moyens de vivre dans l’illusion et les politiciens, surtout les candidats qui prétendent vouloir diriger le pays, ont le devoir d’être honnête. Cette nation fait face à des obstacles de taille et le temps des fausses promesses est révolu. Personne ne sait combien de temps encore les États-Unis seront impliqués dans le conflit en Iraq ni jusqu`où la dégringolade économique ira. Mais, chose certaine, le temps est venu d’arrêter de se mettre la tête dans le sable.

THE HEAD IN THE SAND

On the campaign trail in Pennsylvania, Barack Obama and Hillary Clinton have focused on the bad shape of the economy criticizing the politics of Georges W. Bush. Even the Chairman of the Federal Reserve, Ben Bernanke, is now admitting that the United States is slipping into a recession. Only 6 months ago, the Bush administration was boosting that all was fine.

But for the average American family, the reality has not been rosy. The price of gas has increased by 58 cents in a year and the gallon is expected to reach 4 dollars this summer. The tab at the grocery has also climbed and a box of cereals is now worth 2 dollars more. The low interest rates make the savings worth less and those who were hoping to retire have to wait and stay on the pay roll. At the same time, the number of people claiming unemployment insurance has increased to reach the highest point of the last three years. To add to the worry, the price of houses has dropped 11% and forclosures are up 60% in a year.

So, while the President, now called “the invisible President” is starting is farewell tour in Europe, Clinton and Obama are attacking up front the economic crisis. Hillary Clinton is proposing 30 billions dollars as an emergency fund for lodging, 25 billions dollars for the families that are facing outrageous high prices of electricity and would get 10 more millions for unemployment insurance to help those loosing their jobs.

Barack Obama would offer 35 billions of dollars to reduce the tax burden on families, retire citizen, the unemployed and the house owners. He would put aside another 45 millions dollars as an emergency fund for any other crisis.

The Americans can be re-assured as Bush’s successors have figured out solutions and seem able to promise more money each day the crisis gets deeper. Forgive me for asking, but where are the candidates finding the money that last time I checked do not exist? After all, according to estimates, the deficit will be over 400 billions and the debt has reached 9 trillions dollars and counting. 9 trillions! I cannot even count how many zeros that is! And I have not even talked about all the new programs both Democrats want to implement such as the health care reform.

As for the Republican John McCain, his proposals are even more disappointing and he seems as disconnected with reality as the current President. First, he made pretty clear that his priority is the war in Iraq and sure enough, he speaks very little about the economy. Senator McCain seems to forget that the American involvement in Iraq has a tremendous impact on the economy of the country. The cost of the war is evaluated at 12 billions a month, a hole that gets deeper and is predicted to reach over 2 trillions dollars. McCain refuses not only to link the cost of the war to the economic downfall, but he also promises that under his administration, there will be no new taxes. Worst, he proposes to cut the taxes of corporation from 35% to 25% and to maintain the tax cut on the rich earning more than 250,000 dollars.

The people of this nation do not have the luxury to live on a cloud and politicians, mostly those who seek to lead the country, have the obligation to be forthright honest. The US is facing huge hurdles and empty promises or false hopes will not do. No one knows how long the country will be involved in Iraq and no one can predict how deep the economy will fall. But one thing is for sure, it is time to stop putting our heads in the sand.

Catherine Cano- Canovision

1 comment:

Anonymous said...

Vive le Canada!