La victoire d’Hillary Clinton au Névada est en partie reliée à l’appui de 64 % des électeurs provenant de la communauté hispanique. Appui sur lequel comptait Barak Obama, qui avait bénéficié d’une coalition des noirs et des hispaniques lors de son élection au Sénat américain en novembre 2004.
Trois raisons peuvent expliquer le choix des « latinos » comme on les surnomme aux États-Unis. D’abord, comme on s’en doute, la majorité des citoyens ne suivent pas la campagne électorale d’aussi près que les gens des médias. Conséquemment plusieurs d’entre-eux ne connaissent pas le nom de tous les candidats démocrates. Selon les sondages, 94% des Américains, toutes ethnies confondues, connaissent le nom d’Hillary Clinton et 50% celui de Barack Obama. La plupart des hispano-américains interviewés le jour de l’élection samedi dernier, n' étaient pas en mesure d'identifier Barak Obama ou John Edwards.
Deuxièmement, les « latinos » gardent un bon souvenir de l’administration de Bill Clinton. Ce dernier a fait plusieurs efforts pour tisser des liens entre les différentes minorités ethniques. En 1997, il a mis sur pied un comité national dont l'objectif était d'étudier les relations raciales. Bill Clinton a également nommé sept personnalités de la communauté noire à son cabinet, multipliant la nomination de juges noirs au fédéral, de directeurs de comités et autres professionnels de la communauté, plus que tout autre Président n'avait osé le faire avant lui. À cela s'ajoute les multiples nominations de personnalités hispaniques. Les minorités ethniques ont pu profiter de la remontée économique marquant l’ère Clinton. Les emplois se sont multipliés, le nombre d’inscriptions aux universités a augmenté et plusieurs se sont enrichis.
Troisièmement, il existe des tensions entre les communautés noires et hispaniques. La population « latino » qui s’accroît à un très grand rythme reproche de plus en plus aux noirs du pays de ne pas se porter à la défense des enjeux qui les préocuppent que ce soit la réforme de l’immigration ou l’éducation bilingue par exemple. De son côté, la communauté noire se considère de plus en plus marginalisée et pour elle, les « latinos » représentent une menace; une menace à leur emploi et à leur place dans la société américaine.
Barack Obama insiste dans ses discours sur l’importance d’unir les communautés, de travailler ensemble, et présente un programme qui devrait rassurer les « latinos ». Mais le discours ne suffit pas. Hillary Clinton a gagné le vote hispanique au Névada; une importante bataille à deux semaines du choix des électeurs de la Californie (comptant 35% d’hispaniques) et des états de l’ouest qui eux abritent 25% d’hispano-américains.
Catherine Cano- Canovision
Sunday, January 20, 2008
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